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128 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 feindre le détachement +). On ne s=étonnera pas que les littératures de l=exiguïté reviennent comme un leitmotif. Ainsi, réfléchissant sur le Discours antillais d=Édouard Glissant, Paré s=interroge sur la possibilité * qu=il nous manque, à nous en Amérique du Nord, une autorité morale qui viendrait paradoxalement d=une plus profonde dépossession culturelle et économique +. Ou il loue le dernier ouvrage d=Anne Gilbert, géographe, qui postule que la dispersion géographique des communautés francophones en Amérique en fait l=originalité, qu=elle en assure le renouvellement. Toujours, chez Paré, cette étonnante capacité de réviser en un tournemain les idées reçues : * On a souvent lu Aquin comme si une telle osmose entre la conscience et la communauté allait de soi, mais en fait toute l=œuvre d=Aquin montre l=impossibilité de cette position +. De façon générale, on pourrait dire que Paré part très souvent d=une situation ancrée dans le quotidien, mais exemplaire, alors que la pensée de Ouellet chevauche l=anecdotique et le théorique, le passage entre l=un et l=autre se faisant peut-être trop abruptement pour des lecteurs friands de causalité. Chez Ouellet, pourtant fort en théorie, le personnel reste idiosyncratique, alors que chez Paré, il ouvre immmanquablement sur le monde. Voyez le trajet de cette belle phrase, du personnel à l=architectural à une sorte d=ethno-psychologie, chez Paré : * Certains jours, notre galerie est trop obscure, avec ses colonnes massives et ses balustrades sans ajours. Il n=y a pas d=audace à s=y installer, nulle vulnérabilité non plus. [...] Prolongement de la maison, la galerie est, en Ontario anglophone, un curieux espace à la fois ouvert et fermé. Le regard s=y protège, ne souffre pas d=y être à son tour l=objet de l=autre regard +. Malgré que le recueil place en épigraphe un très bel extrait d=Hélène Dorion, on déplorera le peu d=importance accordée à la littérature au féminin dans ce très beau tour d=horizon informel des littératures francophones. Ouellet, qui avoue lire peu de romans au féminin, affirme au sujet de la question du père : * Il n=y a d=écriture que celle du fils (moi, toi, les autres) en quête de paternité symbolique +. Ce n=est pas vouloir rendre un ouvrage politically correct, il me semble, que de demander pourquoi dans cette lancinante et pourtant nécessaire question du père, celle de la femme (fille), négociant pour elle-même une part de l=échiquier du symbolique, n=est pas (ou si peu) considérée. (NICOLE CÔTÉ) Inventaire, lecture, invention. Mélanges de critique et d=histoire littéraires offerts à Bernard Beugnot. Textes réunis et présentés par Jacinthe Martel et Robert Melançon Montréal, Département d=études françaises de l=Université de Montréal, coll. Paragraphes, 1999, 447 p., 50$ sciences humaines 129 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 La fin de la carrière universitaire de Bernard Beugnot, du Département d=études françaises de l=Université de Montréal, a été soulignée par la publication d=Inventaire, lecture, invention. Mélanges de critique et d=histoire littéraires offerts à Bernard Beugnot. Sous la responsabilité de Jacinthe Martel et de Robert Melançon, une trentaine d=universitaires ont rendu hommage à celui qui, dans sa longue carrière littéraire, aura marqué, par son érudition, son sens de l=ordre et sa générosité, ceux qui l=ont connu soit comme professeur, chercheur ou directeur. Au fil des ans, le travail de Beugnot s=est concentré sur la critique et l=histoire littéraires, principalement des XVII e et XX e siècles. De l=époque classique, outre son intérêt manifeste pour les œuvres de Boileau et de Lafontaine, Beugnot aura surtout travaillé sur l=œuvre de Jean-Louis Guez de Balzac, dont il établira la Bibliographie gén...

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