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82 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Pontbriand qui se montre extrêmement critique à son endroit. Cette dialectique de la conscience vers le monde et du monde vers la conscience * n=intéresse personne, pas même l=école; ni les petites, ni les grandes +. De fait, il expose plusieurs griefs envers elle. Ici, * le professeur ne s=intéresse pas à la dimension vivante du texte +; là, le rôle de l=école * se réduit à faire enregistrer par les élèves ou les étudiants un certain nombre de connaissances déclarées indispensables au nom d=une certaine conception de la culture [...]. Comme si l=enseignement pouvait se développer en dehors des grandes visées de l=existence +. Là encore, * [d]epuis la publication du rapport Parent à la fin des années soixante, l=enseignement est axé, principalement, sur les sciences, la technologie, etc. Toutes choses utiles, mais qui n=ont rien à voir avec l=âme, uniquement avec la raison, l=efficacité, le rendement, le pouvoir, etc. + L=écriture comme expérience offre un mélange par moments déconcertant d=évidences, voire de naïvetés, et de vues qui, à défaut d=être nouvelles, éclairent à tout le moins l=itinéraire d=un homme dont la poésie constitue le centre irradiant. Certes, on aurait pu (dû !) recentrer les propos, ce qui aurait évité un certain nombre de redites et atténué l=effet fâcheux d=éparpillement. En outre, plusieurs affirmations auraient appelé des échanges qu=un intervieweur moins complaisant aurait pu susciter : * La beauté formelle relève surtout de la fidélité à un certain nombre de canons préétablis. + Comment comprendre cette assertion à la lumière des innovations poétiques qui surgissent à une époque et qui agrandissent, voire métamorphosent, la beauté formelle ? Enfin, on n=a pas toujours su éviter le ton didactique. Mais ces réserves ne sont pas rédhibitoires; elles n=empêchent pas d=apprécier ces entretiens, ne serait-ce, même si je ne limite pas l=intérêt de L=écriture comme expérience à ce seul aspect, que de rendre la poésie plus sensible, plus accessible dans sa singularité même : * Pour moi, la poésie est une voix qui parle en nous, qui troue notre langage habituel pour le rendre apte à laisser passer autre chose; une autre dimension de la réalité. + Propos que Jean-Noël Pontbriand condensera en une phrase qui tient de l=aphorisme : * Le poème est un langage troué. + (ROBERT YERGEAU) Lieux et réseaux de sociabilité littéraire au Québec, s. la dir. de Pierre Rajotte Québec, Nota bene, coll. Séminaires, 335 p., 19,95$ Dans la préface de cet ouvrage collectif, Alain Viala souligne sa conviction que * la littérature est un fait éminemment social +, affirmation que Pierre Rajotte reprend dans sa présentation en rappellant que le concept de sociabilité littéraire a déjà fait l=objet de nombreuses études publiées en France (Agulhon, Corpet, Viala, Trebitsch). La sociabilisation de l=écrivain prend plusieurs formes : elle se manifeste dans les regroupements d=auteurs (académies, salons, cénacles, associations professionnelles) et s=exprime sciences humaines 83 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 dans les contacts, échanges et correspondances entre écrivains, éditeurs, libraires et critiques. C=est cette dernière forme de sociabilisation que Richard Giguère étudie dans son analyse de la correspondance d=Alfred DesRochers. * Le journaliste, poète et critique de Sherbrooke a échangé pas moins de 2 000 lettres avec une cinquantaine d=écrivains du milieu des années 1920 à la fin des années 1940 +, écrit Giguère. Après celle de Louis Dantin, la correspondance littéraire de DesRochers est la plus importante de l=époque; le poète de l=Orford * tenait un dialogue avec le Québec littéraire des années 1930 +. Peu connu au Québec comme lieu de sociabilité littéraire, le salon figure dans un article fort original signé par Cindy Béland. Après avoir résumé l=histoire du phénomène en...

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