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546 LETTRES CANADIENNES 2000 étroite et insidieuse entre genre sexuel et institution littéraire, ce livre est à recommander à toutes celles et à tous ceux qui s=intéressent à ces questions passionnantes. (BARBARA HAVERCROFT) Trajectoires au féminin dans la littérature québécoise (1960-1990), s. la dir. de Lucie Joubert Québec, Nota bene, 288 p., 24$ Si nous accordons à l=année 1975 la distinction de date formelle de l=institutionnalisation des recherches féministes dans nos universités, voilà plus d=un quart de siècle que les questionnements déstabilisent et érodent les anciennes questions. Ainsi commence-t-on à voir paraître en plus grand nombre des bilans de ce questionnement qui font la mise au point sur une révolution dans la construction des savoirs et dans les situations sociales. Le numéro récent de la revue interdisciplinaire Globe. Revue internationale d=études québécoises (vol. 3, n o 2, 2000), par exemple, entame un parcours indispensable des * actions et [...] réflexions liées aux femmes au cours du siècle dernier + et renvoie à des champs aussi divers que le politique, le social et le culturel et artistique. L=avant-propos de Nicole Brossard, dans lequel elle jette un regard critique et circonspect sur les progrès, endigue l=euphorie : * [J]e demeure perplexe à savoir si les changements initiés par le féminisme ne sont pas condamnés à être réinsérés dans l=universel neutremasculine , reconduisant ainsi à chaque fois la question féminine à sa marginalisation +. Si la question que pose Brossard n=est pas reprise explicitement dans les essais de Trajectoires au féminin dans la littérature québécoise (1960B1990) issus d=un colloque tenu à l=Université Queen=s en 1996, elle y figure implicitement . Ici le regard est plutôt rétrospectif, répondant à la question * en quoi le féminisme a-t-il ou n=a-t-il pas influencé le travail de nos auteures + au cours des trente dernières années d=écriture au Québec. Contrairement à beaucoup de collectifs nés d=un colloque, celui-ci constitue une réflexion cohérente et soutenue (riche) qui cerne, à partir de plusieurs perspectives différentes, l=ascendance scripturaire des femmes dans tous les domaines de l=écrit et tente de déterminer les conditions sociales et culturelles qui ont mené à la percée la plus importante de la littérature québécoise du dernier tiers du XX e siècle. Lucie Joubert organise les contributions des auteures pour créer une enquête d=équipe où les questions des unes trouvent leurs réponses dans les constatations des autres. Certaines diraient que nous recevons un véritable discours au féminin. L=ensemble est encadré par deux ouvrages de création : * Manu opéra : fragments d=un parcours d=amoureuses + de Suzanne de Lotbinière-Harwood, traductrice réputée pour ses œuvres conjointes, ouvre le volume avec une sorte d=ode au corps et à la voix féminins, tandis que * La femme-bilan + de Monique Juteau le clôt par un SCIENCES HUMAINES 547 poème-performance qui marie les multiples discours des essayistes pour créer un effet d=écho ou de dialogue. Trajectoires au féminin... se divise en trois parties regroupant cinq essais chacune : * Genres et courants +, * Migrance, théâtre et institution + et * Thématiques et auteures +. Cette structure ouvre la voie à des études d=envergure afin de tenir compte de différents aspects de la production littéraire : les innovations génériques et formelles, la littérature comme institution et les voix individuelles qui ont radicalement marqué le champ. Les cinq études de la première partie consacrées aux genres et aux courants examinent les questionnements effectués par les écrivaines sur le social et sur l=écriture et qui ont mené à la fois à fonder une littérature au féminin et à revitaliser la littérature québécoise. Dans son étude de * Un visage appuyé contre le monde d=Hélène Dorion : une esthétique de la perte +, Louise Dupré situe l=œuvre de Dorion dans le contexte du parcours poétique féminin depuis...

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