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SCIENCES HUMAINES 513 Jacques Allard, Le roman du Québec. Histoire, perspectives, lectures Montréal, Québec/Amérique, 454 p. Jaap Lintvelt, Aspects de la narration. Thématique, idéologie et identité Québec, Paris, Nota Bene, L=Harmattan, 306 p., 24,95$ André Brochu, Anne Hébert. Le secret de vie et de mort Ottawa, Presses de l=Université d=Ottawa, 284 p. Il est rare de lire un ouvrage critique qui présente à la fois un travail de synthèse et des analyses approfondies. Rare, parce qu=en principe il est difficile de saisir la grande fresque en même temps qu=une composante colorée, la vue d=ensemble sans sacrifier l=essentiel du détail. C=est pourtant ce que nous offre le dernier livre de Jacques Allard intitulé Le roman du Québec. Passant du général au particulier, de l=histoire littéraire à l=analyse des formes et des thèmes, le livre se divise en trois parties. On y trouve d=abord une brève histoire du roman canadien à partir de ses débuts, 1534, où s=écrivent les Relations des Jésuites, les récits des découvreurs et des colonisateurs, jusqu=au roman nouveau et postmoderne de la fin du XX e siècle. Il s=agit en fait d=une mise en place des grands moments dans l=évolution du roman au Québec, mise en place qui donne au lecteur un contexte littéraire et culturel pour l=analyse des œuvres. La deuxième partie, intitulée * Perspectives +, en privilégie plusieurs : la venue de la modernité romanesque dans la première partie du siècle, le passage au cours des années 1950 au réalisme intérieur, l=imbrication du littéraire et du politique entre 1960 et 1976, les expérimentations novatrices de Parti pris et du roman postmoderne, sans oublier le roman de la ville. Si ces perspectives mettent en lumière d=importants changements narratifs et thématiques dans l=écriture québécoise au XX e siècle, elles sont particulièrement éclairantes de deux points de vue. On a beaucoup écrit, depuis une vingtaine d=années, sur le roman des années 1960 pour en démontrer le caractère expérimental, voire révolutionnaire. Il est certes vrai que, contestant les formes et les thèmes traditionnels, le roman de cette décennie a transformé l=écriture romanesque. Toutefois, ce qu=on a généralement laissé dans l=ombre, et ce que Allard met magistralement en évidence, c=est la présence d=innovations narratives et thématiques importantes dans le roman québécois de la première moitié du siècle. S=attachant à une quinzaine de romans, Allard révèle que l=expérimentation esthétique n=a pas commencé en 1960, loin de là. Il montre, par exemple, comment Marie Calumet (1904), se détachant de la tradition, représente une première carnavalisation romanesque, toute bakhtinienne, en jouant subversivement sur les motifs irrévérencieux du * dessous + et du * derri ère + qui visent même le curé du village. Il montre également comment Le 514 LETTRES CANADIENNES 2000 débutant (1914) d=Arsène Bessette innove, sur le plan thématique, en dénonçant toute une gamme d=interdits socio-politiques, amoureux et artistiques pour s=ouvrir sur un libéralisme états-unien. La période des années 1950, celle du réalisme intérieur, fait l=objet d=une perspective très détaillée. Allard décèle les traces esthétiques, thématiques et épistémologiques qui ont mené à la venue de la parole libératrice et révolutionnaire au cours des années 1960. Plus particulièrement, il entame un parcours sociocritique de soixante-dix-neuf textes pour y montrer les marques de * restructuration du moi profond + lors de la sortie progressive du roman de la * Cité paysanne + où * la famille était une asphyxie, où la ville rebutait, ou le pouvoir même était aussi écrasant que malhonnête +. Si les deux premières parties du livre sont utiles, éclairantes et nouvelles, c=est la troisi...

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