In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

494 LETTRES CANADIENNES 2000 publiés dans Le Canadien les amène à reconnaître à leur tour les traces d=un conflit entre idéaux conservateurs et libéraux. La poésie canadienne, observent-ils, à la lumière notamment des * Étrennes + qu=offre annuellement le journal à ses lecteurs, * présente les Canadiens comme un peuple tourmenté, mélancolique, désirant retrouver un bonheur qu=il affirme avoir déjà connu et qu=il aurait perdu +. Faisant écho à l=idéologie conservatrice, la plupart des poètes font la promotion des valeurs du passé et d=un monde disparu qu=ils s=efforcent d=enjoliver. La campagne est pour eux le lieu par excellence de l=utopie. Face à eux, la poésie de FrançoisXavier Garneau s=ouvre sur l=avenir et met l=accent sur le progrès, la raison, la liberté et la démocratie. Garneau, affirment les auteurs de cette étude, * investit le peuple de pouvoirs libérateurs +; il * renvoie au peuple l=image de sa puissance, de sa force, en en faisant l=auteur du renversement de l=univers dystopique auquel les Petits Gazetiers l=avaient auparavant lié +. * Influencés par la religion, les Canadiens français ont remis leur destinée entre les mains de la Providence, ils ont tourné leur fol espoir de liberté et de bonheur vers Dieu, vers l=Au-delà, vers la mort +. C=est-à-dire, en somme, qu=ils prêteront surtout l=oreille aux messagers de l=idéologie conservatrice préconisant le repli sur soi et le maintien des traditions. Seul journal à publier les poèmes de Garneau, Le Canadien, il n=empêche, * a entrouvert la porte de l=utopie, du rêve, il a offert à ses lecteurs la vision d=un avenir non pas sclérosé par le passé, mais bien plutôt inspiré par l=Histoire et rempli de promesses +, concluent Legault et Rémillard, tout en reconnaissant que cet épisode fut de courte durée. En effet, les grands prêtres du conservatisme ne tarderont point à imposer leurs vues et à éteindre les foyers de lumière. (JACQUES COTNAM) Marguerite Paulin, Louis-Joseph Papineau : le grand tribun, le pacifiste Montréal, XYZ éditeur, coll. Les grandes figures, 205 p., 15,95$ Chaque année apporte sa petite récolte d=ouvrages consacrés au grand Papineau, à sa femme Julie ou bien à leurs enfants. L=* histoire romancée + que nous propose Marguerite Paulin, dans la collection * Les grandes figures + dirigée par André Vanasse, présente les années 1837 à 1871 de la vie du tribun, avec de grands retours en arrière. Le récit commence in medias res : Venu des terres du Grand-Brûlé, un Fils de la Liberté fonce sur le village de Saint-Denis. Il fouette son cheval qui s=élance par-dessus les branches rabougries. À tout instant, l=animal risque de tomber, ses fers s=enfoncent dans les ornières de boue. SCIENCES HUMAINES 495 Le messager apporte la nouvelle à Papineau que sa tête sera bientôt mise à prix et qu=il doit fuir vers les États-Unis. Le chef des patriotes hésite, mais le * Loup rouge + Wolfred Nelson le convainc qu=on aura besoin de lui vivant pour négocier une entente avec les autorités britanniques. S=étant déguisés en habitants, Papineau et Edmund Bailey O=Callaghan partent pour Saint-Hyacinthe où le tribun retrouve son neveu, Louis-Antoine Dessaulles, et apprend la double nouvelle de la victoire de Saint-Denis et de la défaite de Saint-Charles. Déguisés à nouveau, les deux fugitifs gagnent la frontière. En cours de route, O=Callaghan se remémore sa première rencontre avec Papineau, à la librairie d=Édouard-Raymond Fabre à Montréal. Les chapitres qui suivent constituent une rétrospective des activité de Louis-Joseph Papineau depuis 1823, année de sa mission en Angleterre pour parer la menace d=une union du Haut et du Bas-Canada. L=auteure nous rappelle les principaux événements des années 1830 : le rejet des quatre-vingt-douze résolutions, les épidémies de choléra qui ont enlevé un fils à Papineau, l=arrivée du nouveau...

pdf

Share