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SCIENCES HUMAINES 575 Tanzai'et Neadarm! de Crebillonpourillustrerla critiquelibertine de l'Eglise. II revele ainsi combien ces figures du savoir font partie integrante de I'eloquence du roman libertin. Berniermontre de fa~on tres efficace que Ie roman libertin ne se resume pas Ii un phenomene pornographique, et que Ie libertinage des mreurs se confond avec Ie libertinage d'esprit. II ouvre par cette analyse bien structuree la voie it une continuation du debat sur la classification du roman libertin. Pour mieux comprendre les elements de ce genre elusif, il faut absolument lire cet admirable ouvrage, aussi savant qu'eloquent. (KAREN MC CLOSKEY) Graffigny, Correspondance de Madame de GraJfigny. Tome VI. 2J octobre 1744-10 septembre 1745. Letlres 761--896. Preparee par Pierre Souillaguet!, Judith Curtis et J. A. Dainard, avec la call. de M.-P. Ducretet-Powel, English Showalter et D. W. Smith Oxford, The Voltaire Foundation, 2000, XIX-638 p., 200$ Les lecteurs pourrontde nouveau apprecier cette reconstitutionmagistrale de la productionepistolaire vivante et pittoresque de Fran~oise d'Happoncourt (1695-1758) - devenue Mme de Graffigny apres un mariage catastrophique, alors qu'eile avait seize ans, avec un mari fort violent de qui elie se separa en 1718, apres de terribles souffrances et la mort en bas age de ses trois enfants. II faudra, pour prendre connaissance (ou se rappeler) des principes d'edition qui prevalent toujours dans ce sixieme tome, frequenter Ie premier volume de la serie pubJieen 1985 al'Universite de Toronto sous la direction de J. A. Dainard (p. xxi-xxiv): mentionnons ici la numerotation de chaque lettre selon I'ordre chronologique, qui permet une consultation simple, ainsi que I'orthographe originale de Mme de Graffigny, conservee pour notre grand plaisir par les editeurs, qui est porteuse d'une grande spontaneite, bonifiee par un foisonnement de neologismes , regionalismes, expressions idiomatiques et inventions stylistiques savoureuses. La structure de I'ouvrage reprend systematiquement la sequence adoptee dans les volumes precedents, Ii savoir une breve mais non moins eclairante introduction historique (p. xiii-xvi), suivie d'un resume chro~ nologique des dates importantes de la periode couverte (p. xvii-xix) et des lettres 761 Ii 896 (p. 1-586); un utile index des nombreux surnoms (p. 587588 ) et un index fort utile des locutions colorees (p. 589-59'), employees par Mme de Graffigny dans ses lettres, precedent un index general (p. 593638 ) qui clot Ie volume. Les 135 lettres que contient ce sixieme tome sont toutes adressees au fidele correspondant de Mme de Graffigny depuis '737, Fran~ois-Antoine Devaux - affectueusementsurnornrne Panpan -,indispensableconfident de Luneville avec qui elie partagera sa passion pour la litterature et Ie UNIVERSITY OF TORONTO QUARTERLY, VOLUME 73, NUMBER I, WINTER 200) / 4 576 LE'ITERS IN CANADA 2002 theatre, et entretiendra une profonde relation de sympathie mutuelle... et I'essentiel de sa production epistolaire, a raison de trois missives par semaine en moyenne, evaluee a environ 2 500 lettres recensees a ce jour. Les extraits pertinents des lettres de Devaux sont inelus a meme I'impressionnant appareil critique. Apres avoir ete Ie temoin privilegie des vies de Voltaire (l'Idole [de Devaux]) et de Mme du Chatelet (la Megere) a Cirey en 1738-1739, Ie lecteur de la Correspondance retrouve Mme de Graffigny a l'aube de la cinquantaine. Elleestetablie a Paris depuis 1743, quelques annees avant de tenir elle-meme salon. Encore une fois, Ie public et Ie prive s'entrecroisent dans cette correspondance de l'autornne 1744: la capitale attend Ie retour de Louis XVI devenu Ie « bien-aime» apres s'etre retabli par miracle d'une grave maladie non sans avoir congedie sa maitresse et s'etre confesse, cependant qu'une nouvelle favorite, Mme d'Etiolles (bientot marquise de Pompadour), gagne en popularite. Mme de Graffigny se fera la chroniqueuse interessee des intrigues entre la Belle Minette et Ie Chat Roi (Louis xv), aussi appeles les Maries (L. 848), avec la verve que I'on peut imaginer. L'hiver 1745 est une periode ou surgissent deux ennllis majeurs qui s'imbriquent etqui vont hanter Mme de Graffigny pendantdes mois: outre cette chronique insuffisance ·de revenus, la mauvaise sante I'accable incessamment. Un grand nombre d'incipit de lettres n'ont rien...

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