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SCIENCES HUMAINES 487 europeeenne et dont j'ai evoque les effets deleteres sur la notion de «fair use»au momentmeme ou la generalisation du Web laissaitesperer la mise en I2lace d'une bibliotheque universelle (Le Debat, n' 117, nov.-dec. 2001). A I'encontre du neoliberalisme ambiant, Martineau propose que I'on distingue trois classes de plagiat: 1) Ie plagiat juridique, qui protege la propriete, 2) Ie vol moral, qui conceme I' atteinte «au desir de singularisation de l'auteur » et 3) « Ie plagiat comme poetique, comme pratique litteraire menant a un renouvellement de la matiere et du mot». Comme il n'etait pas possible.d'aborder ces diverses dimensions du plagiatenchapitres parfaitementetanches, Yzabelle Martineau n'hesite pas a jouerde la prolepseet de I'analepse. II en nlsulte unecomposition touffue avec parfois des effets de circularite. Mais cela n'entrave en rien la progression ni la jubilation du lecteur, qui se laisse gagner par un style rapide etdes points de vue clairementassumes. (CHRISTIAN VANDENDORPE) Pierre Hebert,', lA nouvelle universiUguerriere OIl Ie mythe de la caserne Quebec, Nota Bene, colI. Interventions, 2001, 77 p., 11.95$ Pessimiste, Pierre Hebert I'est pleinement dans son essai polemique sur la nouvelle mentalite qui regne a I'universite. Sittie entre Ie mouvement. d'humeur d'un texte ecrit a chaud, propre au pamphlet, et la distance relative necessaire it I'essai, LA nouvelle universite guerriere ou Ie mythe de Ia caserne prend clairement position contre les conditions actuelles qui ont ete imposees aux universites depuis les annees 1990 et que les universitaires, consciemmentou non, a tort ou araison, ontsubies ou acceptees. Est-il trop tard pour y changerquelque chose? Le nouveau modele universitaire est-il trop bien ancre dans nos esprits pour qu'il soit maintenant impossible de revenir en arriere, de prendre une pause et de refMchir a I'avenir de l'Universite? Hebert laisse entendre que c'est peu probable, ce qui ne I'empeche pas de persister et de signer ce petit brUlo!. L'opuscule d'Hebert'force la reflexion et ne devrait laisser aucun universitaire indifferent, meme ceux qui profitent Ie plus du systeme actue!. Hebert s'attarde exclusivement a l'universite quebecoise -ce qui limite quelque peu la portee de son texte - , mais sa critique, a bien des egards, paralt aussi pertinente pour les universites d'ailleurs. Sans etre nostalgique, Hebert se demande pourquoi l'universite ne fait plus aujourd'hui ce qui la definissait naguere: «jouer un role unique et irrempla~able dans cette prise de distance, cette critique des normes de l'epoque».Celles-ci seraient, selon I'auteur, de plus en plus empruntees au monde de l'economieetde la guerre. Voila pourquoiils'autorise un detour platonicien: de la caveme nous serions rendus it la caseme; de I'education, nous serions passes al'economie du savoir, victimes d'une guerre, celle de la mondialisation. Intellectuel de gauche, Hebert s'insurge contre ce«nouveau paradigme»unique qui «bouffe toub> .Pour construire etetayer UNIVERSITY OF TORONTO QU ARTERLY, VOLUME 73, NUMBER 1, WINTER 200) / 4 488 LETIRES CANADIENNES 2002 son argumentation, il brosse un portrait presque apocalyptique de la situation des universites, ne se gene pas pour avoir recours a I'outrance, et se sert de maints raccourcis dans son argumentation Ce sont la les consequences inevitables de la brievete du texte et du genre de I'essai polernique. A la guerre cornme a la guerre ! II n'empeche que I'auteur frappe juste, et s'il ne se transforme pas en soldat de la noble cause ni en pacifiste, il contre-altaque en refusant de se taire et de laisser tomber ce qui lui apparait cornme Ie demier recours de l'intellectuel: dire NON. Selon Hebert, « trois principes gouvernent celte nouvelle universite, celte caserne du savoir: Ie principe d'unijormite, Ie principe de competitivite et, enfin, Ie principe de performance ». Le principe d'uniformite est tres habilement deconstruit parI'auteur qui propose unpetitexercice d'analyse lexico-semantique, et s'en prend en particulier a trois mots puises dans ce qu'il appelle la novlangue universitaire: la mission, la formation et Ie client. Bien qu'elles soient courtes, ses analyses montrent avec beaucoup d'intelligence a quel point Ie...

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