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sciences humaines 155 la dernière moitié du XIX e siècle, période qui marque à ses yeux la genèse du roman sériel et de la culture médiatique dans son ensemble. Constans s'attache à montrer l'*intertextualité diffuse+ qui nourrit la littérature populaire à ses débuts, une notion sur laquelle Paul Bleton reviendra luim ême dans un texte beaucoup plus récent. Pour sa part, Dominique Demers fait état de la constitution de collections dans la littérature québécoise pour la jeunesse de 1950 aux parutions les plus récentes. Cet article exhaustif devrait servir de base à toute étude de la production québécoise d'albums illustrés, comme la série des *Pichous+ de Ginette Anfousse ou des *Joséphine+ de Stéphane Poulin. L'analyse de Demers démontre une compréhension très nette de l'institution littéraire et évite ainsi les affirmations conjecturales ou sans fondement. Les autres articles de ce volume portent, entre autres, sur la série des Bob Morane (François De Lorimier), sur le masque western (Norbert Spehner), sur le roman de guerre (Serge Chazal), sur le récit d'espionnage (Paul Bleton) et sur Fantomette (Sylvie Bérard). Seul ce dernier texte, rédigé d'une manière très intelligente, échappe à une espèce de pauvreté de style et à la superficialité du discours critique qui affectent l'ensemble des autres textes. Il faut dire que Sylvie Bérard avait devant elle un sujet en or, puisque Georges Chaulet, qui a publié le premier récit de Fantomette en 1961, est un écrivain remarquable qui devrait figurer dans toutes les histoires littéraires de la France contemporaine. Enfin, bâclé et superficiel à l'extrême, le troisième ouvrage étudié ici, Les hauts et les bas de l'imaginaire western, ne mérite pas qu'on s'y attarde longuement . Même la préface de Paul Bleton, prétentieuse à l'excès, n'arrive guère à redonner aux onze études proposées une apparence de méthodologie et de perspective, et aux interminables listes de titres et d'auteurs une quelconque valeur interprétative. On a beau avoir un *corpus+, on n'en a pas pour autant un sujet. Il faut dire que l'objet de cet ouvrage n'est jamais clair, car nous passons sans transition du livre western à l'imaginaire du far-west, des chansons de Willie Lamothe à la culture télévisuelle du *Billboard+ américain. Et même des noms aussi connus dans le domaine de la paralittérature, comme Julia Bettinotti, Richard Saint-Germain, Christian-Marie Pons ou Roger Chamberland n'arrivent pas à arracher leur sujet du pur bavardage et de la trivialité. Le mérite de ces trois ouvrages est tout de même d'avoir su faire voir la richesse du travail critique sur la paralittérature au Québec. La figure de Paul Bleton est centrale à ce mouvement. En outre, quiconque lira, comme je l'ai fait, l'ensemble de ces textes sera convaincu, une fois de plus, de la profonde américanité (*top to bottom+, dirait Bleton) de la culture québécoise contemporaine. (FRANÇOIS PARÉ) Francine Belle-Isle, Jean-Jacques Rousseau. Le défi de la perversion Québec, Nota bene, 231 p. 156 lettres canadiennes 1999 Comment faire une lecture psychanalytique du sujet qui s'inscrit dans l'œuvre de Jean-Jacques Rousseau sans parler de paranoïa et de misanthropie ? C'est la tâche que se propose Francine Belle-Isle dans son livre Le défi de la perversion. Perçu comme l'un des premiers écrivains qui ait fait face B de façon séculaire et moderne B à sa propre intériorité psychique, Rousseau a aussi toujours été vulnérable à l'attaque. Les contradictions dominent son œuvre. Pour Belle-Isle, l'intérêt n'est pas de critiquer ces contradictions, mais de les voir travailler. Par le biais du modèle du sujet pervers, les moments d'ambivalence deviennent des sites * du désir et de la jouissance +, l'engrenage qui fait fonctionner le langage, et qui mène au plaisir du texte. L'une...

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