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144 lettres canadiennes 1999 linguistiques et formelles, et études génériques), elles ont su révéler, selon Saint-Martin, des aspects cachés de l'œuvre. Ainsi, la critique thématique * renouvelée+ a ouvert des perspectives sur la portée existentialiste, l'américanité et la dimension interculturelle du texte royen. Bien que les études linguistiques et formelles se soient multipliées depuis 1978, beaucoup reste à faire dans ce domaine B par exemple du côté du style et surtout de la traduction de l'œuvre. Si les études génériques ont pris quelques longueurs d'avance, par contre la génétique textuelle en est encore à ses balbutiements. La critique au féminin a déjà porté ses fruits, au plan tant thématique que formel. On lui doit, estime Saint-Martin, d'avoir invalidé le mythe *d'une Gabrielle Roy universaliste [...], conservatrice en matière de relations homme-femme et, au fond, écrivain plutôt que femme +. Outres ses vertus encyclopédiques, le livre de Lori Saint-Martin a donc le mérite de signaler à la fois les sentiers battus, les pistes encore peu fréquentées et les voies à ouvrir. Et puis, rigueur n'est pas ici froideur. Sous-tendu par un humour discret et par une passion irrépressible, ce recensement a quelque chose de tonique qui ne peut qu'entretenir la belle santé des études royennes. L'ampleur du travail montre en tout cas clairement que l'œuvre de Roy n'est pas prête à tomber dans l'oubli. De fait, la publication prochaine de nouveaux inédits a de quoi garder en appétit et les exégètes et le grand public. (NATHALIE DOLBEC) Ismène Toussaint, Les chemins secrets de Gabrielle Roy. Témoins d'occasion Montréal, Stanké, 289 p. Voici un ouvrage qui démontre, encore une fois, que personne n'a le monopole du dernier mot à l'égard de Gabrielle Roy. Ces dernières années, il y a eu d'excellents travaux sur cette romancière, sa vie et son œuvre; il manquait, toutefois, ce * je ne sais quoi + qui fait que l'ouvrage d'Ismène Toussaint suscitera d'autres recherches et incitera l'institution littéraire à explorer d'autres avenues. Avec Les chemins secrets de Gabrielle Roy, on a l'impression qu'Ismène Toussaint a convoqué dans son atelier de sculpteur une pléiade d'artistes du souvenir à venir dégager avec elle, petit à petit, un portrait inédit de cette romancière. Chacun de ces artistes donne au bloc monumental le coup de ciseau qui précise l'image sans l'épuiser entièrement. Cette universitaire, qui a pratiqué le journalisme, fait appel à diverses méthodes de l'interview d'où elle tire un savant découpage. Son * rôle, déclare-t-elle, n'étant ni d'accuser ni de défendre Gabrielle [...] elle n'a pas, de surcroît, la prétention de résoudre une énigme mais de livrer ici quelques-unes de ses suppositions +. Voyons cette démarche de plus près. L'ouvrage comporte neuf sciences humaines 145 parties: la famille, les camarades de classes, les collègues de travail, les élèves, les spectateurs de théâtre, les amis, les amis reniés, les destins croisés et finalement cette interview exclusive de Marie-Anna Roy, cette sœur terrible de Gabrielle. L'ensemble nous apparaît d'autant plus intéressant que nous avons été dans les années 1960, contre notre gré, mêlé à certains événements relatés dans ces pages on ne peut plus fascinantes. Le plan général de l'ouvrage, on le notera, est tout à fait logique. Il a donc fallu à Toussaint tout un doigté pour arriver à adapter son enquête et ses questions à chacune des situations; qu'il s'agisse des membres de la famille (les survivants), des camarades de classe, des collègues, des élèves et des amis, sa méthode est d'une très grande souplesse. Pourquoi n'a-t-elle pas fourni au lecteur son questionnaire? Il est d'autant moins nécessaire ici qu'au fur et à mesure que progresse...

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