In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

102 lettres canadiennes 1999 temps de repenser le rôle de l'écrivain sur la place publique et qu'il ne suffit pas qu'on lui tende un micro pour qu'une vérité (?) politique (??) se fasse entendre dans sa parole oraculaire, pour ne pas dire nébuleuse (les affirmations à l'emporte-pièce de François Charron sont ici insupportables de prétention). Plusieurs auraient en tout cas intérêt à méditer la formule ironique, toujours insurpassée, de Joyce: *Let us change the subject+. (GINETTE MICHAUD) L'enjeu de la langue en Ontario français, s. la dir. de Normand Labrie et Gilles Forlot Sudbury, Prise de parole, coll. Ancrages, X-269 p. Francophonies minoritaires au Canada. L'état des lieux, s. la dir. de Joseph Yvon Thériault Moncton, Éditions d'Acadie, Regroupement des universités de la francophonie hors Québec, 576 p. Gratien Allaire, La francophonie canadienne. Portraits Québec, AFI/CIDEF, Sudbury, Prise de parole, coll. Francophonies, 222 p. Toutes les photos finissent-elles par se ressembler? Actes du Forum sur la situation des arts au Canada français, s. la dir. de Robert Dickson, Annette Ribordy et Micheline Tremblay Sudbury, Prise de parole, Institut franco-ontarien, 387 p. On ne compte plus, depuis quelques années, les ouvrages qui auscultent, évaluent, soupèsent les états d'âme ou le poids relatif des diverses communautés francophones au Canada. D'un point de vue scientifique, les minorités constituent des objets de recherche idéaux: étant donné leurs dimensions restreintes, toute enquête un peu sérieuse les concernant peut pratiquement prétendre à l'exhaustivité. Cette propension à la synthèse peut être un signe encourageant: quand une population est en mesure de s'étudier elle-même, elle trahit, ce faisant, une bonne santé institutionnelle. Cependant, on ne saurait sous-estimer l'inquiétude existentielle secrète qui préside souvent à l'élaboration de ces travaux: les yeux fixés sur les tableaux des démographes, les chercheurs suivent avec anxiété l'évolution de leurs effectifs. Quel que soit l'euphémisme utilisé, on est bien obligé de reconnaître que certains groupes sont dans une situation assez précaire. Sur ce plan, l'Ontario représente un laboratoire linguistique et social de premier ordre, et nombreux sont les universitaires qui, récemment, se sont donné pour mission d'examiner les populations francophones ontariennes sous toutes leurs coutures. On peut signaler, pour mémoire, l'essai de Roger Bernard, Le Canada français: entre mythe et utopie (Ottawa, Le Nordir, sciences humaines 103 1998, voir ma recension de cet ouvrage: *L'Ontario français en question+, Spirale, n o 169, novembreBdécembre 1999: 27), qui s'intéressait principalement aux conditions de survie de la langue française en Ontario. C'est un objectif similaire que poursuit l'équipe réunie par Normand Labrie et Gilles Forlot dans L'enjeu de la langue en Ontario français. Les neuf études que compte cet essai collectif relèvent de la sociolinguistique * appliquée+ et sont donc basées sur des données factuelles et des enquêtes sur le terrain. Charles Castonguay, par exemple, se penche sur l'*Évolution démographique des Franco-Ontariens entre 1971 et 1991+, tandis que Claudine Moïse cherche à montrer, à partir d'une sondage réalisé dans la région de Sudbury, comment le lien avec la famille et les origines conduit les Franco-Ontariens à adopter *une façon d'être en français qui dépasse finalement la langue elle-même+. Diane Gérin-Lajoie et Normand Labrie se livrent quant à eux à une interprétation des résultats de tests de lecture et d'écriture administrées en 1993 et 1994 à de jeunes de l'Ontario; mine de rien, cette analyse en apparence très *pointue+ permet de soulever des questions socialement très pertinentes sur l'éducation en milieu minoritaire, les classes sociales et les normes linguistiques en vigueur. D'autres se penchent sur le comportement linguistiques des Français émigrés à Toronto (Gilles Forlot) ou sur le double système ontarien des écoles de langue française et d'immersion (Laurent Gajo). Malgré son...

pdf

Share