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sciences humaines 97 culement du temps: tourné jadis vers le passé, il s'oriente à un degré toujours plus grand vers l'avenir+. La réflexion historienne de Gérard Bouchard se concentre toute entière en ce point d'équilibre, le point d'observation de l'analyste devant son objet d'étude, le point d'assise de l'intellectuel B à la fois scientifique et citoyen B sur lequel il s'appuie, de toute la force de son argumentation, pour accélérer ce basculement du passé vers l'avenir, du singulier vers l'universel. (MARTIN PÂQUET) L'identitaire et le littéraire dans les Amériques, s. la dir. de Bernard Andrès et Zilà Bernd Québec, Nota bene, coll. Littérature(s), 1999, 267 p., 24$ Issu d'un séminaire qui s'est tenu à l'Université du Québec à Montréal à l'automne 1997, cet ouvrage reprend la question de l'identité dans ses rapports au politique et au littéraire en la plaçant résolument sous le signe du libre échange culturel (notamment selon l'axe Québec-Brésil), puisqu'il est trop évident, comme le soulignent Bernard Andrès et Zilà Bernd dans leur *Préface+, que *la souveraineté politique n'est pas gage d'autonomie culturelle+ et que le lien de ces collectivités du Nouveau Monde avec leurs métropoles européennes respectives B qu'il s'agisse de la France, de l'Angleterre, de l'Espagne ou du Portugal B est loin d'avoir été rompu aussi aisément qu'un cordon ombilical, continuant longtemps, au contraire, de les hanter sous toutes sortes de formes B de l'imitation, à l'assimilation cannibalique, à la transgression, au rejet ou au deuil. Car parler d'identité B d'identitaire, comme le rebaptisent les auteurs de cet ouvrage collectif, sans doute pour faire échapper le concept à l'identique et au Même qui le menacent toujours B, c'est bien entendu inévitablement revisiter ce tout aussi usé antagonisme entre l'Amérique et l'Europe, et réfléchir sur la complexité des transferts culturels en jeu dans les relations de ces nouvelles cultures fondatrices avec leurs *matrices d'origine+, comme les désigne Gérard Bouchard. Tendues entre des utopies de prolongement et de rupture, ces identités en constante reconfiguration sont en effet impensables sans cet *incontournable transit culturel par l'Autre+. Comme le suggèrent Andrès et Bernd, toute la difficulté, mais aussi tout l'intérêt, consistent à saisir dans cette expérience double de décolonisation de l'imaginaire et d'innovation discursive le caractère labile de cet Autre: Quelle France se choisir comme cible ou comme modèle, se demandent les clercs québécois? Contre quelle Angleterre, quelle Grèce Antique Emerson forge-t-il son *American Scholar+ ? De quelle Espagne, de quel Portugal, l'Amérique latine entend-elle se libérer, alors même qu'une France romantique (ou positiviste, ou symboliste, qu'importe ?) travaille encore ses poètes et ses romanciers ? [...] L'Amérique a-t-elle tiré toute la moelle de l'anthropophagie 98 lettres canadiennes 1999 culturelle brésilienne ? Ou, pour paraphraser Maximilien Laroche, l'Amérique at -elle enfin découvert l'Amérique? Bernard Andrès fait encore résonner ces questions dans le contexte québécois à propos de Camille Roy et de Lionel Groulx: *Français+, malgré cent cinquante ans de régime anglais, ou * Français +, malgré les Français qui nous ont oubliés? Sommes-nous restés Français en dépit des Anglais ou en dépit des Français? Malgré les Anglo-Saxons, ou malgré les Franco-maçons? Car la France de la Commune, du Grand Orient et de la Loi Combes n'est-elle pas plus dangereuse pour l'identité canadienne que la monarchie britannique et son Commonwealth? Ces questions, qui traversent l'espace culturel de nord en sud, sont non seulement passionnantes per se, mais également par la perspective théorique qui les sous-tend ici, celle du comparatisme intraméricain. Examinant la conflictuelle appartenance qui marque les pratiques littéraires et culturelles de ces trois...

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