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THEATRE 59 Theatre MARIEL O'NEILL-KARCH Dans cette derniere chronique des annees 1990, nous retrouverons surtout des dramaturges chevronnes, comme Michel Marc Bouchard, Normand Chaurette,Jean Marc Dalpe, Abla Farhoud, Carole Frechette, Rene Gingras, Wajdi Mouawad et Larry Tremblay, qui font la preuve de la diversite de leurs interets ainsi que de la complexite et de la subtilite de leur expression. Leurs perSOnnages sont hantes par des passes lourds it porter puisque, comme Ie dit Proust dans Afa recherche du temps perdu, «l'ame de l'enfant que ncus fumes et l'ame des morts dont naus s~mmes sortis viennent naus jeterapoignee leurs richesses et leurs mauvais sorts, demandant acooperer aux nouveaux sentiments quenous eprouvons et dans lesquels efta,ant leur ancienne effigie, nous les refondons en une creation originale ». EDITEURS FRANCO-O NTARIENS Mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf fut une annee faste pour les dramaturges franco-ontariens puisque Jean Marc Dalpe a remporte Ie prix du Gouverneur general et que Michel Ouellette et Claude Guilmain ant ete finalistes du prix Trillium. Les editeurs etaient aussi de la fete puisqu'il s'est publie unnombre record de pieces d'auteurs franco-ontariens, qui ant aussi participe it deux ouvrages collectifs. Dalpe nous livre, dans II n'ya que /'amour(Prise de parole), une douzaine de textes de diverses longueurs dont la plupart ant eu soit une lecture publique au une mise en scene professionnelle. II y a des monologues, des dialogues, des «trilogues» et meme une conference dont la pretention du titre «Culture et identite canadienne» est tout de suite subvertie par la premiere phrase, « Ok, here we go... », qui annonce Ie ton de ce qui va suivre. Le refrain qui ponctue cette communication -« How do I get out of this?» - souligne la volante de Dalpe de communiquer de fa,on quasi viscerale avec Ie public. Cest, d'aiUeurs, cette volante qui ponctue toutes ses ceuvres. Le premier des trois «cantes urbains », par exemple, « Give the lady a break », Ie premier texte du recueil, commence de la meme fa,on que la conference, invitant ainsi Ie public it manter dans Ie «char» d'Helene Beaupre, quarante-huit ans, qui cherche it garer sa voiture un 23 decembre, pres d'un centre d'achat. On apprend, alors que Gilles Vigneault chante Natashquan it la radio, que son mari l'a laissee pour une de ses etudiantes et que ses parents arrivent pour les fetes, des va-et-vient peu rejowssants. Tout it coup, elle voit une place, s'y pn!cipite, mais trap tard: «D'un geste rapide et brutal, Helene change Ie paste it la radio en pensant: 1. Qu'y se l'fourre dans l'cul son ostie de Natashquan. 2. Man Dieu que j'parle mal. 3. Ctait quand meme beau c'qu'y racontait. et 4. Qu'y se !'fourre dans l'cul, 60 LErrRES CANADIENNES 1999 pareil!!!" Dalpe nous fait decouvrir, dans la langue crue du peuple, un rythme vital et, paradoxalement, une poesie pleine d'emotions. C'est qu'Helene Beaupre est nee Ellen McMurtry aHamilton, Ontario, et qu'elle a tout fait depuis les trente ans qu'elle est au Quebec pour s'assimiler ala majorite. Mais, en changeant de poste, elle tombe sur une chanson des Beatles et retrouve en elle une energie qU'elle croyait avoir perdue. Elle fracasse les phares de la Lincoln qui a pris sa place et se promet de faire la meme chose ala nouvelle Subaru de son mari: «Fuck, une fiile faut qu'a' fasse c'qu'une fiUe faut qu'a'fasse.» Le deuxieme texte, « Blazing Bee to win", est une premiere version de ce qui allai! devenir Lucky Lady. Les deux textes ont en commun Ie suspense d'une course de chevauxet Ie happy ending surprenant, camme quai on peut, de temps en temps, tout risquer et gagner. Le gros du recueil est consacre aune suite de cinq pieces reunies sous Ie titre Trick or Treat, histoire sordide ou amour et violence se cotoient et que sous-tend un intertextebiblique, appuye parles poemes dramatiques« Babel», « Jonas et la baleine », «Cam », « L'epreuve sur la montagne [Isaac et Jacob] "et« Le Deluge...

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