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476 LETTRES CANADIENNES 1998 meme qu'un index onomastique et un index thematique toujours utiles et apprecies des chercheurs. Bref tIDe edition soignee, bien annotee, la precision de l'etablissement du texte rivalisant avec celle des notes explicatives, et qui a Ie merite de remettre en circulation l'CEuvre gamelienne . II reste que ce volet appelle les deux autres et ne trouvera sa pleine valeur qu'en relation avec eux. (HELENE MARCOTTE) Andree Mercier, L'incertitllde narrative dans qUlltre contes de Jacques Ferron. Etude semiotique Quebec, Nota bene, coIl. Etudes, 170 p., 20$ Loin d'etre seulement un theme qui a inevitablement ete associe depuis la parution des Contes du pays incertain en 1962 a celui de la fondation politique du pays, I'incertitude - cette etude d'Andree Mercier nous le rappelle abon escient - releve chez Jacques Ferron d'une manifestation autrement plus fondamentaIe, revelatrice de son etre-au-monde Ie plus profond (fUt-ce sous Ie mode de la fantaisie, du ludique eu meme du«tarabiscote »). Car bien avant d'etre un motif ou une figure de l'CEuvre, l'incertitude est la matiere et la maniere de l'ecriture ferronienne, la qualite particuliere qui impregne tant son rapport au mende, sa relation aux autres qu'a son propre savoir et, au premier chef, au langage_ Si lIon deplace I'incertitude de I'exterieur aI'interieur de 1I '"" ...........JI;....'-.. ,.,... ", ...... " telle Ie du texte cor\sac:rej~s). II est textes retenus, ::In:::. nrc&:> de Betes et mari », de loin Oc(:ut,e aelle seule moitie de est 1a 478 LETTRES CANADIENNES 1998 plus convaincante tant par la fermete de la demarche que par la finesse des resultats. Dans ce conte dontl'ecriture « flottante », toutedemetamorphose, n'est pas sans faire penser aKafka, Ferron met en place une double lecture, metaphorique et merveilleuse, dualite problematique en ce que ces deux lectures S'excluent mutuellement et engagent Ie lecteur aeomprendre de maniere differente l'histoire: selon que les figures des betes qui se succedent et se substituent l'une a l/autre (elephant,lieorne, gros rat blanc, chien, mari) seront interpretees dans Ie registre rnerveilleux ou metaphorique , l'histoire change en effet de sens, entramant une variation du contenu evenementiel meme. Andree Mercier fait remarquer que tous les lecteurs ont opte «pour l/une OLl l'autre lecture et vont merne jusqu'a ignorer completernent l'existence de l,autre point de vue », incapables de mener de front les deux lectures. Or l'originalite de sa position consiste precisement a travailler a partir «des effets de sens issus du conflit entre les deux lectures», «la lecture merveilleuse et la lecture rnetaphorique du texte de Ferron ne se developp[a]nt pas en paralh~le, ni ne s'organis[a]nt hierarchiquement , mais se heurt[a]nt au contraire de fac;on constante». Examinant avec clarte les diverses isotopies du texte (spatiale, temporelle, sexuelle, etc.) qui structurent une arnbigulte fondamentaIe dans ce texte en cremt une tension entre narrativite et ecriture, Andree Mercier met bien en relief Ie fonctionnement de deux modes d'orgarusation du sens al'interieur du texte. Elle observe cette dualite a l'reuvre dans les autres textes retenus ou elle «ne compromet pas la lisibilite des recits [rnais] n'en rnalmene pas mains quelque peu leur logique narrative ». Sans pretendre extrapoler trop rapidement a l'ensemble du corpus ferronien les conclusions decoulant de ses analyses, Andree Mercier developpe avec rigueur son hypothese de lecture quant a une « structure conflictuelle, une cohabitation de deux (d'au moins deux) rationalites discursives qui se supportent l'une l'autreet se heurtent tout ala fois », tout en restant a l'ecoute de l'incertitude singuliere mise en scene dans chacun des textes analyses. Car cette incertitude narrative n'opere pas au meme niveau d'un texte a l'autre: elle est en eifet modulee de maniere fort differente dans «L'ete» (ou de « l'ete» a « Lethe», de Agapet a (Saint) Agapit,l'homophonie a tendance a s/autonomiser,« Ie texte pass[antl ~~ la manifestation al'occultation», l'oubli devenant une figure dorninante de l'ecriture), ~(Le petit William» (au la semiotique greimassienne se fait moins utile que l'erudition, puisque tout se joue entre...

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