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112 LETTRES CANADIENNES 1997 Young traite aussi d'une biographie collective qu'il est a rediger, celle de la famille McCord, qui couvre plusieurs generations. D'autres s'intt~ressent a l'histoire des biographies : Allan Greer se penche sur l'hagiographie de Kateri Tekakwitha, tandis que Bernard Hue relit d'un reil critique les ouvrages publies jusqu'a maintenant sur la vie de Jacques Cartier. En somme, La creation biographique met surtout en evidence le dialogue difficile entre les « litteraires)) et les historiens; ces derniers, eprouvant mains la necessite de justifier leur recours au recit de vie, ne s'embarrassent pas de subtilites semantiques pour expliquer la popularite du genre- ce en quoi ils ont bien raison: «Unlike much of the history we write, biographies do appeal to the general public which generally perceives of history as literary art rather than as social science » (Brian Young). Les historiens n'ont pas acomposer avec la specificite du litteraire- pas de la meme fac;on, du mains, que les critiques; aussi leurs etudes semblent-elles affranchies des contextualisations theoriques auxquelles sont astreints les chercheurs en litterature. (MARCEL OLSCAMP) Jean-Marie Klinkenberg, Sept lerons de senziotique et de rlu?torique Toronto, Editions du Gref, coll. Dont actes, 1996, viii-237 p. Voila bient6t trente ans que le Groupe pest connu pour ses remarquables travaux, dont on connalt surtout Rhetorique generale (1970), Rhetorique de la poesie (1977) et Traite du signe visuel (1992). Mernbre du groupe depuis les debuts, Jean-Marie Klinkenberg nous offre ici un ouvrage en solo qui reprend les problematiques anterieures en les approfondissant, dans nne serie de sept lefons portant sur la question du sens et de la figure, la variation semiotique, 1'ecriture conune discours pluricode, la commnnication visuelle et la lecture de l'enonce plastique, ainsi que sur les points de jonction entre la rhetorique de 1'argumentation et celle des figures. Inscrivant cette reflexion sous le double signe de la semiotique et de la rhetorique, Klinkenberg procede aune reevaluation des rapports entre ces deux disciplines et voit la rhetorique comme « la partie ereative du systeme, celle qui permet de faire evoluer celui-ci par la production de nouvelles relations entre nnites ».La discussion est convaincante. Prenant en compte les effets de contextef l'auteurestime incontoumable Ia question durapport individuel aux signes, absente de la semiotique greimassienne originelle, et propose de refonder le principe d'opposition binaire sur notre appareil perceptif. Cette orientation tres nette en faveur d'nne semiotique cognitive transpara!t aussi dans Ia discussion des operations de classification, qui s'appuie indirectement sur les travaux suscites par la notion de prototype dans les armees 1970 et 1980. Bref, on est loin de la tendance quelque peu (( mecaniste » des premiers ecrits, ou l'effet figural semblait decouler automatiquement du jeu des quatre operations semiques posees comme SCIENCES HUMAINES 113 fondamentales : suppression, adjonction, suppression-adjonction et permutation . Ces operations ferment cependant toujours le socle du fonctionnement figural tant dans Ies analyses textuelles que dans celles du signe plastique. Elles alimentent aihsi la reflexion sur la notion de « metaphore visuelle », dont sont identifiees quatre varietes, qu'illustrent des reproductions de tableaux de Ernst, Key, Arcimboldo et Hokusai. Les analyses, deja amorcees dans le Traite, sont finement menees, tout comme le sont, dans des chapitres ulterieurs, celles d'nn poerne concret de Finlay et d'un tableau de Rothko. On aurait cependant aime que l'auteur soit mains evasif sur les deux postulats qui fondent toute cette approche. Le premier est celui du passage du visuel au verbal, indispensable pour faire tomber le percept sous le coup d'une analyse componentielle. Cette question cruciale n'est pas abordee, le lecteur curieux etant simplement renvoye au Traite du signe visuel (p. 40). Le second postulat est qu'il existe une syntaxe de l'image, au sens fort du terrne, ce qui reste aetablir. Certes, I'auteur montre bien qu'il est possible d'identifier entre les elements d'un tableau des relations de coordination, de superordination et de subordination, tout conune on peut y retrouver des sequences et des progressions. Mais corrunents'enchainent ces progressions ? Quel est le point d'entree et le point d'arrivee? L'reil est...

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