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522 LETTRES CANADIENNES 1996 presentations qu'ils en font se lirnitent aux edifices et auxmonuments euxmemes , sans reference a leur contexte urbain ambiant ni au role visuel que ces structures remplissent dans leur environnement. Or la contribution d'un edifice ala qualite de son environnement fait partie intrinseque de sa valeur patrimoniale: la place de rH6tel-de-ville de Quebec, par exernple, n'aurait pas Ie meme caractere ni la meme qualite civique sans la presence de la basilique-cathedrale Notre-Dame. (JEAN-CLAUDE MARSAN) Pierre Perrault, Cineaste de la parole: entretiens avec Paul Warren Montreal,l'Hexagone, 347 p., 29,95$ Le documentaire: contestation et propagande, s. la dir. de Catherine Saouter Montreat XYZ editeur, coll. Documents, 161 p., 15,95$ Deux nouveaux livres sur Ie cinema documentaire: deux fa~ons d'ouvrir Ie dialogue entre cineastes et universitaires (ou entre praticiens et theoriciens, selon la fonnule de CatherineSaouter). L'un presente latranscription d'une joute prolongee entre Pierre Perrault, Ie doyen des documentaristes quebecois du cinema direct et Paul Warren, un ancien professeur d'etudes cinematographiques. L'autrerassemble douze communicationsl distribuees entre quatre «praticiens» et neuf «theoriciens » en tout. Le premier est Ie fruit d'un entretien enregistre en 1993 et diffuse sous forme de douze emissions radiophoniques par Radio-Canada en 1994. Le deuxieme publie les actes d'un coUoque tenu lors du Congres des Societes savantes de 1995. Celui-la fouille en profondeur la reflexion d'unseul artiste mis en face d'un interrogateur uIrique; celui-ci donne un echantillon international de reflexions heterodites. Bien sur, c'est l'entretien entre Pierre Perrault et Paul Warren qui a Ie plus de poids. Et ce n'est pas la simple transcription d'un debat. Les soins meticuleux de Perrault sont legendaires, lui qui transcrit personnellement . tout Ie texte oral de tous les plans tournes de ses documentaires avant d'en commencer Ie tri et Ie montage. Mais si ce texte-ci est passe par Wle mise au point minutieuse avant de voir Ie jour, il n'a den perdu de son caractere d'echange oral. Tout est la: digressions et rappels al'ordre; interruptions et discours enchevetres; reprises de rnetaphores et repetitions d'idees-cles; badinages, plaisanteries, formules de modestie, et parfois des moments d'exasperation. On devait s'y attendre de la part d'un «cineaste de la parole ». lei on assiste al'opposition de deux sensibilites: l'une axee sur Ie vecu populaire, qui est privilegie dans ses films et ses ecrits, et l'autre axee sur l'imaginaire fictif et l'interet que lui portent les chercheurs universitaires. Mais ni Perrault ni Warren ne colle pas tout afait ala sensibilite que l'on pourrait lui accorder. Perrault, Montrealais avec education classique et SCIENCES HUMAINES 523 doctorat de droit a 1a de, n'a consacre sa vie ala culture populaire et au vecu des populations marginales de son pays qu'a partir de l'age adulte. Warren, fils du comte de Charlevoix (pays natal de Yolande, femme de Perrault), n'en est venu que plus tard a la vie tmiversitaire. II s'agit donc plutot d'un dialogue rituel entre arnis qu'un vrai affrontement, un debat avec ses cycles d'opposition et de reconciliation, et ses efforts persuasifs se heurtant padois aune resistance obstinee. Le livre, lance a Paris novembre dernier par ses deux auteurs, marque la soixante-dixieme-annee de1a vie de Perrault. II est done tentant de le voir comme point culminant de toutes ses reflexions sur Ie cinema documen-· taire. Tous les grands themes s'y trouvent: defense passionnee de l'oral, du vecu authentique, du persormel, du marginal et de 1a rechercD-e d'une identite territoriale; refus de la fiction, du factice, de l'auteurisme, et de l'autorite litteraire. Done oui aJacques Cartier et ason Briefrecit, mais non aChristophe Colomb et asa mythoepie; oui aAlfred Desrochers et ala poesie populaire, non aVictor Hugo et au pantheon metropolitain; oui a Jean Rouch et ala capture filmique du vecu, non aFellini et ases fantasmes; oui au Felix-Antoine Savard de L'abatis, et a la voix authentique du pionnier, non au Felix-Antoine Savard de Menaud, maftre-draveur et ala...

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