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514 LETTRES CANADIENNES 1996 differents, issus d'horizons culturels differents aurait ete necessaire pour Ie premier cas; quant au deuxieme, la poetique ne saurait se reduire ala fonction poetique. Dans l'ensemble, des references critiques plus nombreuses et plus recentes donneraient acces al'actualite scientifique. Hormis ces quelques remarques, Ie collectif De parolesenfigures presente W1e somme d'interessantes voies d'acces a la litterature africaine et antillaise au moment ou se bousculent les hypotheses les plus divergentes et ou la litterature africaine tente de repondre au « rendez-vous du donner et du recevoir» des litteratures francophones mondiales. n offre aux critiques Ia possibilite de transcender Ie generique et d'aller au-dela de la srrate superficielle de I'ecriture pour decouvrir Ie sens profond de I'ceuvre; il foum~t enfin un compendium de renseignements susceptibles de generer de nouvelles reflexions, apartir d'autres parametres et d'autres approches, pour l'avancement· des sciences litteraires et l'intercomprehension francophone. (KAPELE KAPANGA) Jacques Julien, Parodie-chanson. L'air du singe Montreal, Triptyque, 1995, 183 p. II s'est ecrit beaucoup de choses sur un lien possible entre Ies grandes desillusions ideologiques de cette fin de rnillenaire et l'essor d'une certaine industrie de l'humour depuis Ie debut des annees 1980. Dans Ia mesure ou, ces demieres armees, Ie Quebec 5'est revele etre un terrain particulierement fertile al'humour (on pense ici au Musee de l'humour et au festival Juste pour rire), il apparait normal que des etudes, fussent-elles serieuses et universitaires, s'interessent acertains aspects du rire. CJest l'angle de la parodie que Jacques Julien emprunte pour son troisieme livre sur la chanson aux Editions Triptyque. Pourquoi la parodie? Depuis son livre sur Charlebois, l'auteur s'interesse a la chanson metalangagiere , ceIle qui parle d'elle-meme, comme Ia tres serieuse Ordinaire qui exorcise la douleur d'un chanteur populaire aux prises avec Ie systeme de vedettariat. C'etait la la porte d'entree sur un registre plus humoristique: celui de la chanson qui parle de la chanson... des autres, si ce n'est carrement des autres, avec plus ou moins de mechancete; un dosage savant de satire et de burlesque dans une forme parodique qui parvient a provoquer Ie rire apartir des airs que l'on se donne. Puisqu'il s'agit d'une etude serieuse, un cadastre du territoire sJimpose avant l'occupation. Car rire «juste pour rire» ne suffit pas et ne pas rire alors qu'« il y a matiere» est plutot desolant. Pour que la parodie opere, explique l'auteur, il est imperieux que Ie texte parodie soit reconnu du public. C'est l'arrimage. Pire encore,Ie «parasitage »! lei, Julien file une ingenieuse metaphore pour faire cornprendre les mecanismes de la parodie. Celle-ciagirait comme un gui accroche au chene. SCIENCES HUMAINES 515 C'est Ie parasite. Pendu a Ia metaphore vegetaIe, il yale singe. Comme Ie parasite, il -s'agrippe aux «asperites» de l'arbre, a ses traits les plus saillants. On recormait ici dans la singerie, I'essence meme de Ia parodie, son air: I'imitation constituee de points d'ancrage, comme autant de caracteristiques immediatement recormaissables. De son cote, l'image vegetale de lametaphore souligne plus adequatement Ie role particulier de la victime. Parasitee certes, sa mort n'est pas souhaitee puisque c'est de son energie que depend la vie du parasite. N'empeche que Michel Rivard, , explique Julien, «porte encore les cicatrices» du Bon gars de Richard Desjardins. Les textes retenus parJulien pour fin d'exploration couvrent un eventail plutot large. Puises dans Ie repertoire fran~ais, quebecois, anglais et americain,les sevices parodiques ontpourauteurs,entre autres, Boris Vian, RBO, Queen et meme Hendrix. II arrive aussi que Ie ratissage se fasse dans d'autres disciplines. Les exemples empruntes au theatre de Moliere, ala musique de Bach et aux monologues des chansonniers ne sont en fait qu'une illustration supplementaire du role resoh.iment federateur que la chanson a toujours joue aupres des arts de la scene (Klein, Presencefrancophone, nO 48). Acette difficulte de cemer Ie champ, s'ajoute I'indiscipline de la parodie elle-meme qui, adrnet l'auteur, echappe aux definitions precises...

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