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390 LETTRES CANADIENNES 1996 c'est l'inverse, car les soirees de poesie sont les plus coumes de toutes Ies activites litteraires de la ville, et on parvient aisement aremplir Ie Cafe du Palais Montcalm, soit pres de 75 personnes. Reste que c'est souvent dans lesmarges que la poesie essaime Ie plus, entendons les revues de creation et les petits editelUs paralleies voire artisanaux. Exit et Trois sont des revues qui ont une certaine existence maintenant et qui offrent des poemes de jeunes auteurs qui arriveraient difficilement ase faire publier. Par aillelUs, les editeurs de poesie savent faire autrement et ouvrir de nouvelles avenues, tant par Ia forme de I'objetlivre que par Ie contenu meme. L'Oie de Cravan est l'nn de ces editeurs tout petit et dont la production se limite atrois titres: la revue L'animal reve, un numero hors-troupeau conune il est indique, Parfaits dommages de Pierre Peuchmaurd et 1971 oiseau de Myriam Cliche. PeucrunalUd est tU1 poete franI- * Un dernier livre rend compte d'une manifestation theatrale quebecoise qui a laisse tres peu de traces textuelles, le Cirque du saleH. Ayant eu Ie privilege d'assister atoutes 1es etapes de 1a realisation, en 1992, d'un des grands succes d'une troupe qui s'est qualifiee elle-rneme de cirque reinvente, Julie Boudreault, dans Le Cirque du Solei!. La creation d'un spectacle: SaItimbanco (Nuit blanche, 22,95$) est en mesure d'en analyser l'evolution et rapport des divers artisans-createurs, allant de la provocation a la complicite, pour aboutir a des « moments magiques qui generent une emotion» q~'elle qualifie, avec raison, de «moments de theatre». D'ailleurs , Ie rapprochement quIelle fait entre Ie travail de mise en scene de Franco Dragone et celui d'Eugenio Barba souligne encore plus fortement les liens entre ce cirque contemporain et l'avant-garde theatrale. De nombreuses illustrations (photos, maquettes, dessins) tracent I'evolution du spectacle ou Ie metissage artistique produit« une ceuvre ouverte, rnetaphorique et livre des images qui stirnulent l'imagination du spectateur ». * * * J'aimerais terminer cettechroniquecornrnejeI'ai commencee, ensaluantles editeurs de theatre, les anciens comme les nouveaux, qui continuent a croire en 1a valeur du texte publie, valeur que souligne, de £a<;on ironique, Anne Legault dans son «Henry v», paru dans 38 E: « On vient porter Ie texte [chez I'editeur] quand on est biensUr qu'il est fini, completement fini, degorge de son dernier spectateur. C/est normal! Un artisan ne donne pas ses secrets, un cuisinier ne donne pas ses recettes, un theatre ne donne pas ses textes. On Ie fait quand la piece a termme sa course, pas avant. ~a rapporte un peu, <;a permet de conserver une ceuvre, mais ce n'est pas I'affaire du siecie, tres honnetement. » ...

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