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SCIENCES HUMAINES 97 jet» (cite p. 319). Dans ce contexte apparaissent Ie concept de belgitude, motive par Javeau et Mertens dans Les Nouvelles litteraires (4-11 novembre 1976), ainsi que Ie collectif La Belgique malgre tout. Biron s'attarde egalement sur deux textes litteraires representatifs de cette modernite decentree: Les bons offices de Pierre Mertens, roman du desengagement, OU l'histoire est armihilee par la discontinuite de l'ecriture et l'anhistoricite du fait divers (relativisee, selon Biron, par une certaine Wlite discursive); et Le degre zarro de l'ecriture de Jean-Pierre Verheggen, qui melange reecriture, singularite, texte fragrnente et interroge les rapports entre societe et litterature, rnais pour n'en ressasser que Ie caractere insane. L'ouvrage de Biron est interessant aplus d'un egard. II renouvelle, en particulier pour la periode 1875-1895, I'approche d'ceuvres essentielles de la litterature francophone beIge, qu'll prend soin de replacer et de lire dans leur contexte. 11 jalonne rigoureusement son parcours theorique de va-etvient entre la sphere artistique et la sphere sociale, de conclusions provisoires, d'interrogations iteratives cornme la representativite du nous dans les differents manifestes, tracts ou revues. S'ecartant a maintes reprises des chemins traces par l'historiographie litteraire autochtone, il propose une synthese coherente et pertinente de l'histoire litteraire beIge, dont la desherence,la marginalite, Ie desengagement sont moins Ies marques d'une infamie que d'une accointance avec Ie malaise de la modernite. On aurait toutefois souhaite que l'independance affichee de l'auteur s'etende au choix d'ecrivains moins reconnus, cornme Dominique Rolin, qui ont ouvert ala modernite des voies precieuses, mais plus rarement lues et etudiees. Asignaler pour les distraits: une inversion de pages, de 195 a 199. En annexe l'on trouve la liste des prix litteraires pour la periode 1845-1937, ainsi que la liste des revues Iitteraires belges creees entre 1900 et 1939 (liste tres incomplete par rapport au repertoire de Paul Aron et Pierre-Yves Soucy publie dans la merne colI.ection, qui couvre la periode 1830-1992, mais elle comprend certains titres non inventories par ces derniers et diverge sur certaines dates). (MICHEL GUISSARD) Robert Dion, Le structuralisme litteraire en France Candiac, Editions Balzac, colI. L'Uruvers des discours, 1993,288 p. Dans Le structuralisme litteraire en France, Robert Dion fait reuvre utile en nous dormant une synthese bien faite des principaux concepts et notions structuralistes, mais aussi des consensus (la nature du travail du critique«bricoleur» structuraliste, ses references theoriques, sa definition de l'ceuvre litteraire conune systeme) et des contradictions qui ont marque ce mouvement (par exernple, comment passer de I'etude de la langue acene du discours? - ce qui exige un «saut qualitatif» - ou encore «comment decrire l'ensemble des discours en puisant dans ces discours memes un 98 LETIRES CANADIENNES 1995 modele cense les decrire tous? Et, dans ces conditions, comment eviter de recourir a une demarche inductive pour"creer le modele hypotheticodeductif ?»). Plus qu'un bilan qui couvre le structuralisme des aIU1ees 1960 ala semiotique qui va en redefinir le projet, cet ouvrage n'est pas qu'historique ou descriptif: il tient aussi aun certain angle polemique - il s'agit de rendre compte de I'«etre» du structuralisme, afin de «renover» ala fois les methodes litteraires et Ie discours sur l'ceuvre -, point de vue polemique qui, tout en se manifestant trap rarement (dans l'introduction et la conclusion, dans quelques notes), devoile Ie malaise actuel de la critique litteraire renvoyee a son manque de competence et ason eclectisme fanciers qui font d'elle llil «etre sans statut et un exegete sans objet», Seion Dion,le structuralisme merite mielix que l'oubli dont il fait les frais; il ne 5'agit pas Ia seulementd'unequestion technique au methodoIogique, mais bien dJune episteme,en I'occurrence d'une «fac;on ineditede poser Ierapport au sens )}, qui merite d'etre revisitee. Le structuralisme et, atravers lui Ia linguistique, a, selon l'auteur, si profondement marque les etudes litteraires qu'« il n'est pas un critique actuel, meme Ie plus retardataire, qui puisse ecrire comme si Saussure, Jakobson au Benveniste n'avaient jamais existe». L'influence de la linguistique sur les...

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