Mythologie huronne et wyandotte by Charles-Marius Barbeau (review)

204 LETTERS IN CANADA 1994 Empruntant ses modeles theoriques en particulier ala linguistique et a la sociocritique, l'ouvrage de Marc Lapprand transcende litteralement tout modele de type Boris Vian, sa vie, son reuvre. Apres, entre autres, Ie travail considerable realise en trente ans par Noel Arnaud et la these cruciale de Rybalka, et malgre la redondance inevitable de certaines informations, l'approche privilegiee par Ie chercheur sait bel et bien se tailler une place. En decalant legerement Ie regard porte sur l'ceuvre, en lui faisant subir une translation (qu'ici on entende ou non I'anglicisme), Lapprand parvient aproposer une synthese originale de la production vianesque, aen livrer une interpretation globale fondee notamment sur sa genese litteraire. (SYLVIE BERARD) Charles-Marius Barbeau, Mythologie huronne et wyandotte Premiere edition en fran~ais commenh~e, sous la direction de Pierre Beaucage Montreal, Les Presses de l'Universite de Montreal, xLv-439 p. Le recueil de «textes» de tradition orale recueillis en 1911 et 1912 par Marius Barbeau, Huron-Wyandot Mythology, publie en 1915, a ete traduit de l'anglais sous la direction de Pierre Beaucage, et publie sous Ie titre de Mythologie huronne et wyandotte par les Presses de l'Universite de Montreal. Remi Savard situe l'ceuvre dans Ie discours scientifique, et Georges Emery Sioui dans la vie des heritiers et heritieres du patrimoine wendat. Dans quel contexte Marius Barbeau a-t-il conduit cette premiere recherche? La traduction de Huron-Wyandot Mythology et sa publication, 80 ans plus tard, est-elle pertinente? Au Canada, la collecte des traditions orales amerindiennes fut d'abord l'CEuvre de missionnaires qui mettaient ainsi en evidence la «difference» profonde qui definissait l'Autre. En 1884, lors d'un congres de la British Association for the Advancement of Science tenu aMontreal, un «Committee on the North-Western Tribes of Canada» fut cree, mais ce n'est qu'en 1888 que Ie Comite confia aFranz Boas la mission de conduire des enquetes en Colombie britannique. Ces travaux cesserent en 1896 et, l'annee suivante, lors d'une rencontre de la meme societe aToronto, etait cree un «Committee on an Ethnological Survey of Canada» dont G. M. Dawson fut Ie president. Parmi les membres du comite, signalons les noms du pere oblat A. G. Morice, de Charles Hill-Tout, de Horatio Hale et du reverend John Campbell. En 1905, Ie mandat du comite ne fut pas renouvele mais en 1906, lors d'un important congres international des Americanistes tenus aQuebec, Franz Boas presenta une communication, intituIee «Ethnological problems in Canada» oil il declarait: It may be appropriate to point out at this time the most important gaps in our knowledge relating to the aborigines of Canada, and to express the hope that HUMANITIES 205 the beginnings that have been made in this country towards a knowledge of its earliest history may be extended and systematized, in order to save what little remains. Day by day the Indians and their culture are disappearing more and more before the encroachment of modem civilization, and fifty years hence nothing will remain to be learned in regard to this interesting and important subject. (Franz Boas, «Ethnological problems in Canada», dans Congres international des Americanistes: xve session tenue a Quebec en 1906, Quebec, Dussault & Proulx, imprimeurs, 1907, vol. I, p. 152) Le theme d'une ethnologie de sauvegarde faisait son apparition. En 1909, un Ethnological Survey Committee etait etabli lors du 3e congres de la British Association for the Advancement of Science a Winnipeg. Les congressistes recommanderent «to the Dominion Government the establishment of a systematic anthropological survey of Canada in connection with the opening of the new national museum» (Edward Sapir, «An Anthropological Survey of Canada », dans Science, New York, v. 34, nO 884, 8 decembre 1911, p. 789). Le Rev. Dr George Bryce president du Comite rencontra Ie Premier ministre du Canada, sir Wilfrid Laurier, ainsi que Ie ministre du Revenu, William Templeman, et I'Anthropological Divison du Geological Survey of Canada etait cree en 1910. Edward Sapir qui venait d'obtenir son doctorat aColumbia University (1909) sous la direction de Franz Boas fut choisi par R. W. Brock, directeur du Geological Survey, pour diriger la nouvelle section...