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492 LETTERS IN CANADA 1984 in Marcel Faure, written under the inspiration of Action Catholique-style . nationalism, and the more favourable portraits in his later writing. In the writing of Gabrielle Roy there is a whole gallery of portraits of Jews in different social conditions and of different personalities. Rose-Anna Lacasse and Alexandre Chenevert, like the artist herself, express their sympathy for the suffering Jews of Europe. In concluding his argument for the variety of Quebecois approaches to the Jew, Shek takes issue with Victor Taboul, who has claimed that Quebec writers are generally unsympathetic to Jews. He has, suggests Shek, failed to observe a symbolic function in the image of the Jew which would read the portraits of a vengeful God as the displaced image of a Jansenist one. Both these essays synthesize a vast body of material. Far from exhausting the subject of the Jew in the literature of Canada, however, they open up new areas for investigation. (BARBARA GODARD) Pierre Maheu. Un Parti pris revolutionnaire Editions Parti pris 1983. 321. $17.95 Suzanne Lamy et Irene Pages. Fbninite, subversion, ecriture Editions du Remue-menage 1983. 288. $16.95 Suzanne Lamy. Quand je lis je m'invente L'Hexagone. 112. $9.95 Ecrire I'amour. Communications de la onzieme Rencontre quebecoise internationale des ecrivains L'Hexagone. 200 Lire Ie Quebec atravers les preoccupations et les prises de position de ses intellectuels est une entreprise plus hasardeuse aujourd'hui que dans la decennie 1960, ou la question nationale a confere une unite au moins strategique aux differentes tendances ideologiques et culturelles. En 1968 Jacques Godbout pouvait encore parler avec raison d'un TEXTE NATIONAL, dans lequel s'inserait tout ce qui s'ecrivait au Quebec; aujourd'hui s'il y a un projet d'ecriture collectif il s'appelle Ie TEXTE MODERNE, et parmi les influences qui l'ont fa~onne il faudrait compter plusieurs mouvements traverses par les intellectuels dans les annees 1970: la contre-culture, Ie marxisme (surtout pour son insistance materialiste), Ie formalisme de la 'nouvelle ecriture' et surtout Ie feminisme. Quatre livres parus en 1983-4 provoquent une reflexion sur ce cheminement de la culture quebecoise atravers les engagements de ses intellectuels: Un Parti pris revolutionnaire de Pierre Maheu, recueil posthume des ecrits du fondateur de la revue Parti pris; Feminite, subversion, ecriture (communications des colloques 1982 et 1983 de I'Association des professeurs de fran~ais des universites canadiennes); Quandje HUMANITIES 493 lis je m'invente, recueil d'articles critiques feministes par Suzanne Lamy; et enfin Ecrire l'amour (communications de la onzieme Rencontre quebecoise internationale des ecrivains, tenue en avril 1983). S'il y a une constante au cours des mutations ideologiques tracees par ces quatre livres, c'estla question du L Comment vivre?' et sa pendante qui suscite des reponses variees selon l'epoque: 'Comment changer les structures du reel pour que la vie soit enfin possible?' Dans une Postface a ses ecrits, redigee en 1978, Pierre Maheu reproche a Parti pris sa tendance a se re£ugier dans I'abstraction, surtout a. mesure que les evenements politiques de I'epoque se precipitaient et exigeaient des jeunes idealistes de la revue des aperc;us theoriques et strategiques essentiels: 'Nous clamions de grandes idees, mais ne nous occupions pas de notre vie. Cette revue ne parlait jamais des rapports homme-femme, des enfants, de nos fa<;ons de vivre' (p 301). Mais Ie jugement est quelque peu injuste, car en relisant les textes des annees 1960 on se rend compte aquel point les analyses culturelles de Maheu, bien avant la formulation feministe 'Le prive est politique,' ont toujours ete ancrees dans l'experience concrete de l'enfance, premiere 'prise de contact avec I'alienation que nous imposait une societe alienee' (p 13). Et, chose etonnante quand on les compare a. l'inconscience de la femme-sujet qui caracterise la plupart des autres ecrits de cette periode, les analyses de Maheu brisent avec l'idee d'un 'matriarcat' canadien-franc;ais pour montrer comment la mere etait victime elle aussi des structures clericocolonialistes . Comme dans Ie cas du suicide d'Hubert Aquin, celui de Pierre Maheu a. l'age de quarante ans, alors meme qu'il terminait l'introduction au Livre blanc sur Ie Referendum, jette une lumiere tragique sur sa vie et ses ecrits. Le paradoxe qui semble avoir paralyse certains des membres les plus lucides de cette generation tient dans leur relation avec Ie Canada franc;ais qu'ils avaient aide a faire disparaitre par leurs ecrits, mais qui avait fac;onne leurs valeurs. Des 1966 on sent chez Maheu la conscience douleureuse de ce dilemme, et un malaise devant les compromis de la nouvelle generation: 'Combien de jeunes ... si on les interroge sur leur attitude religieuse, repondent qu'ils sont agnostiques; pas athees, pas incroyants, agnostiques: c'est-a.-dire qu'ils s'en foutent ... Mais exister, c'est poser des valeurs' (p 102). En 1978il avoue sa nostalgie du monde de son enfance: 'I'ai jadis mis moi-meme beaucoup d'energie a. denoncer ce monde c10s OU notre peuple s'etait refugie ... Mais au moins c'etait un monde, la viey avait un sens, l'homme y avait sa place ... Et moi, j'y savais qui j'etais' (p 286-7). Et pourtant l'idealisme de Maheu fut toujours accompagne d'un realisme strategique. Des 1964 c'est lui Ie premier au Quebec a. preconiser un 'appui tactique aIa bourgeoisie' qui devait prendre Ia forme d'une coalition des groupes nationalistes sous la direction de Rene Levesque et I'aile gauche du Parti liberal. Quinze ans plus tard, il y a encore Ie meme 494 LETTERS IN CANADA 1984 realisme, la meme humilite quant aux exigences du reel politique, mais queUe tristesse devant cette ere de marketing electoral: 'C'est la vie, la politique, la realite. Tout se passe de la seule fa~on possible ... II reste encore Ie referendum, il faut mobiliser toutes les energies, il faudra voter oui, quelle que soit la question qu'on nous deniche, je sais bien. Mais comment l'idee de la revolution peut-eUe se rasseoir?' (pp 296-7). Ce qui durera dans les pages de ce livre, a part des essais qui demeureront indispensables dans l'analyse de la culture quebecoise - 'De la revolte a la revolution,' 'L'Oedipe colonial,' 'Le Dieu canadienfran ~ais contre I'homme quebecois' - c'est Ie temoignage lucide d'un membre de cette generation 'cobaye' qui a tout essaye pour echapper a Dieu et ala conformite bourgeoise, mais qui en fin de compte n'arriva pas aechapper aelle-meme. Apres la deroute de Parti pris c'est I'aventure de la contre-culture, Ie deplacement de l'absolu vers les drogues, l'amour libre et la tentative de batir une 'communaute modele.' Les pages les plus terribles du livre sont celles qui racontent cette periode de confusion, de la raison bafouee, d'une soH inalterable: Qui faut-il que je sois? que faut-il que je fasse? ... Pervers degenere decadent et ces histoires d'astrologie, d'occultisme, d/auras, voyages astraux, drogue et quoi encore fumee, fumee qui faut-il que je sois? ... aimer ala fois un nombre x de personnes, et voir aquelles folies collectives <.;a peut conduire ... qu'est-ce que je cherche toujours ainsi qu'est-ce que c'est que cette soif .., (Pp 276-7) Elles sont loin de la modernite, cette soH d'absolu, cette recherche incessante d'un centre, d'un lieu sur de valeurs. En lisant les trois aUtres livres on se rend compte aquel point, malgre les cercles vicieux de la politique quebecoise, un veritable changement a eu lieu au Quebec. Les memes annees qui ont vu l'experimentation'contre-culturelle' de Maheu et des anciens de Parti pris ont ete celles de l'experimentation formelle des partisans de la 'nouvelle ecriture,' la decouverte de Foucault, de Lacan, d'Helene Cixous, de la primaute du langage et de la materialite du texte. A partir de 1975-6ces courants sont traverses parIe feminisme etl'ecriture commence a rejoindre Ie reel d'une fa~on inedite dans I'histoire de la culture quebecoise. Dans Feminite, subversion, ecriture on voit les incursions de ces nouvelles tendances dans la critique universitaire. Reunies par Suzanne Lamy et Irene Pages, ces communications temoignent d'une multiplicite d'approch~s critiques, mais partagent une meme conscience de la materialite des textes (revues feminines, graffiti, langage et ecrits litteraires) et des nouvelles lectures rendues possibles par Ie point de depart de la femme-sujet. Quelques-uns destextes sontde simplesrecensements, mais utiles, d'une situation culturelle OU la femme est encore occultee: ainsi la lecture des revues feminines quebecoises faite par Julia Bettinotti montre HUMANITIES 495 comment l'ideologie dominante nkupere Ie feminisme au nom de la 'feminib~' et presente la decennie 1980 comme une ere 'post-feministe.' Maroussia Ahmed nous confronte a l'ideologie misogyne qui preside encore au langage des rapports sociaux (agression verbale chez les hommesi contournements, censure, doute et incertitude encore courants dans les gestes, Ie ton, Ie debit langagier des femmes), et insiste avec Marina Yaguello (Les Mots et les femmes, 1978) a l'appui que Ie discours de la marginalite pratique par les femmes (folie, bavardage, corps censure) doit se deplacer 'jusqu'a ce que la marge occupe la moitie de la page.' En gros, ces textes nous montrent que la critique feministe a depasse la periode ou elle s'interrogeait sur une pretendue 'nature feminine' ou sur une essence qui serait specifique aux ecrits des femmes: meme une etude comme celle de Christine Klein-Lataud sur/La nourrecriture ou l'ecriture d'Helene Cixous, de Chantal Chawaf et d'Annie Leclerc' commence a dater par son recensement lyrique des themes du corps-texte, des metaphores du tissage et du petrissage, de la presence de l'eau chez ces ecrivaines. Plus interessant parce que plus distancie des textes qu'il analyse estIe questionnementde Christiane Makward surIe meme corpus ecrit, 'Corps ecrit, corps vecu: de Chantal Chawaf et quelques autres.' Makward demande si Ie 'corps-texte' feministe est tout simplement un procede rhetorique, ou si au contraire il fournit une entree reelle au vecu, au situe de chaque femme qui ecrit. Elle conclut que malgre les ecueils d'une thematique du corps fetiche (et oppose au langage?), les signifies du feminin se sont renouveIes depuis 1975 et ont permis un retour de l'ecriture a la referentialite. Ayant fait plus que toute autre tendance critique modeme pour nous sortir des grilles structuralistes et pour integrer les aper~us de Barthes, Derrida, Lacan et autres dans une possibilite de lecture qui tient compte du sujet, la critique feministe affronte Ie vieux dilemme critique de la tension entre un rapport 'amoureux' au texte et une distance qui permettrait d'en parler de fa~on utile. Dans Ie cas d'une critique aussi sensible et informee que celle de Suzanne Lamy, Ie rapport 'amoureux' peut produire une lecture subjective, mouvante et creatrice comme celle qu'elle fait du roman La Vie en prose de Yollande Villemaire ('Subversion en rose'), mais reussit moins bien dans la lecture de France Theoret, ou Lamy s'astreint a denouer les dimensions linguistiques, epistemologiques et thematiques d'une phrase de Theoret sans parvenir a eclairer de fa~on significativeIe roman dont elle fait partie. Trois textes surla revue La Barre du jour/La Nouvelle barre du jour soulevent encore ce probleme du rapport speculaire ou distancie aux textes. Dans 'Lieux communs, lieux en recherche, lieu de rencontre,' Louise Forsyth choisit un rapport d'adhesion a l'ideologie feministe de la revue et tombe parfois dans des generalisations trop enthousiastes pour etre entierement convaincantes. Les etudes de Caroline Bayard ('Qu'en est-il au fait de la theorie depuis 496 LETTERS IN CANADA 1984 que les dieux sont morts?') et de Barbara Godard (' La Barre du jour: vers une poetique feministe') apportent une perspective plus distanciee. Bayard demande queUes theories ont ete deconstruites et reintegrees dans les fictions theoriques de la BJ/NBJ et conc1ut a une nette preference pour l'heritage psychanalytique sur celui du marxisme. Godard repere une tendance 'mystique' ou 'romantique' ('parole archai'que de l'origine biologique') dans certains ecrits feministesi ce qui indique que - malgre son nouveau revetement materialiste -la recherche d'absolu de Maheu et sa generation est loin d'etre reglee dans la culture quebecoise. Enfin la reflexion de Jeanne Lapointe sur 'Le meurtre des femmes chez Ie theologien et Ie pornographe' secoue par son expose de la misogynie, Ie dualisme et la 'peur de la castration' somme toute identiques dans Ies textes de 1'Inquisition et dans les ecrits de Sade, Bataille, Paulhan et d'autres 'modernes.' A retenir aussi dans son article, un document indispensable sur Ie fameux dualisme canadien-fran~ais: Ie programme d'un cours donne a l'Universite Laval en 1937 par Charles De Koninck et intitule 'Philosophie des sexes.' Appareil thomiste a!'appui, De Koninck a pu montrer que 'Lafemme reste toujours eminemmentfonction de la vie vegetative a laquelle la rattache la generation ... C'est la la raison absolue de son inferiorite... Les femmes sont garrulae - sens plus precis que loquaces. II s'agit d'une incontinence, une delectation dans Ies choses futiles ... II faut expliquer cela par la surabondance de la matiere dans Ia femme ... La femme n'a pas autant de droits que 1'homme parce que sa personnalite lui est inferieure' (pp 213-14). Quand je lis je m'invente reunit d'autres textes de la prolifique Suzanne Lamy: lectures surtout de textes feministes quebecois mais aussi lectures feministes d'autres textes ('Breton et Duras: rna BD personnel,' 'Les obscures c1artes de la modernite'). La voix critique de Lamy est Iyrique, chaleureuse, traversee par son enthousiasme pour les textes qu'eUe veut prolonger et inscrire dans l'histoire tout en les inserant dans Ie processus de sa propre vie. Le rapport lamoureux' au texte que Lamy choisit ne se reduit pas a la simple specularite: en osant inserer dans ses lectures son propre questionnement sur les theories et les approches critiques, eUe parvient acreer une forme critique singulierement appropriee al'ere de la modemite. C'est comme si - toutes les connaissancesayant ete acquises - on ne peut que revenir vers l'espace vide de la lecture, OU la seule verite est I'elan vital qui nous porte vers Ie texte et vers Ie lieu OU il eclaire notre vie. Ainsi les lectures de Lamy s'elaborent dans une sorte de dialectique d'avance et de recuI,. OU les questions theoriques qu'elle pose trouvent une reponse non pas globale mais situee, specifique, dans la lecture des textes qu'elle interroge. Etpourtant Lamyinsiste aussisurl'importance de montrer les rapports qui existententre les textes de femmes, de briseravec une critique institutionnelle qui souligne I'originalite de chaque ecrit, sortant ainsi les textes du 'tissu social qui les englobe et qu'ils tentent d'entailler' (p 41). HUMANITIES 497 Pour ceux qui pourraient encore croire que la critique feministe n'est qu'un recensement de stereotypes sexuels ou une preference pour Ie point de vue des femmes, la comparaison du traitement de I"amour fou' par Breton et Duras est alire. Lamy respecte Ie mystere, Ie 'blanc' qui parle dans Nadja et dans les ecrits de Duras et ne pretend pas expliquer la violence, Ie sentiment que Ie corps est une profanation qu'elle remarque dans ces traitements 'male' et 'femelle' de l'amour. Mais elle constate que chez les deux ecrivains la femme est celIe qui'sent la necessite de mettre a mort Ie moi de I'exclusivite ... de se perdre en allant a tous. Pour qU'emerge enfin un amour qui serait autre?' (p6S). L'image pourrait s'appliquer al'ecriture de Lamy elle-meme, OU Ie moi critique s'invente a travers Ie fusionnement avec d'autres voix litteraires. On se sent loin du dualisme et de la recherche frenetique de la perte de soi presente dans les ecrits de Pierre Maheu. Le choix du theme de l'amour pour la Onzieme rencontre quebecoise internationale des ecrivains organisee par la revue Liberte (Ecrire l'amour) est un autre signe de ce climat de rapprochement avec Ie reel et Ie prive. Exception faite de I'analyse de l'erotisme faite par la feministe fran<;aise Michelle Perrein, les communications reunies dans Ecrire l'amour se divisentnettementen deuxcategories: celles des non-Quebecois (hommes et femmes), qui depassent rarement la banalite dans leurs tentatives de reflexion sur ce theme difficile; et celles des Quebecoises et des Quebecois qui, grace a l'integration de I'ideologie et des theories modernes de l'ecriture dans leurs propos, reussissent souvent aparler de I'amour de fa~on nouvelle. Ce qui frappe dans les interventions de presque tou(te)s les Quebecois (es), c'est Ie fait que Ie discours de la modernite n'est pas une rhetorique plaquee sur Ie reel, mais plutot une fa~on de voir qui leur permet de parler de fa~on plus approfondie de leurs propres cheminements individuels. Chez France Theoret c'est une voix de femme d'une honnetete exceptionnelle qui parle, et qui demande comment l'amour peut s'ecrire sans que toutes les censures se mettent a jouer: 'Ecrire l'amour va en apprendre sur qui parle ... Les mots d'amour ont trop de certitudes sans cesse de~ues' (PP44-S). Toujours situee dans un present historique qU'elle s'astreint a 'faire bouger,' Theoret avoue que son heritage quebecois ne lui a pas legue un langage pour parler de I'amour, a part une langue religieuse, regressive, dont 'les degats ont ete assez nombreux' (P46). Dans Ie lyrisme de Madeleine Gagnon on sent les relents de cette langue religieuse, deplacee toutefois vers une vision de I'histoire et de l'ecriture basee sur Ie desir: 'une ecriture du corps amoureux OU la voix de I'ombre, sans Dieu ... la voix sans nom et sans promesse [fait] surgir dans Ie desert de Thanatos d'inedites inscriptions vitales' (p 70). Les interventions de Hugues Corriveau et de Marcel Belanger font voir les nouveaux espoirs et angoisses presents dans I'ecriture des hommes depuis la venue du feminisme. Pour Corriveau, la 498 LETTERS IN CANADA 1984 seule ecriture de l'amour est une 're-ecriture constante du rapport homme-femme,' et les recents ecrits 'incertains,' 'insecures' des hommes quebecois deshabillent Ie corps et Ie pouvoir pour 'laisser voir Ie tout petit .lieu du masculin, sans les grandeurs prescrites' (p 30). La meme incertitude angoissee parcourt la tres belle reflexion de Marcel Belanger sur la thematique amoureuse en litterature. Commentcommencerase definiret as'aimer quand la litterature n'offre comme modeles masculins que Ie troubadour, Ie seducteur, Ie chercheur d'une mere-amante (,Tristan, Romeo et Frederic Moreau n'ont pas encore vraiment rompu leur silence,' p 120); etquandIe langage social permis aux hommes ne laisse exprimerni doutes, ni peur, ni tendresse? Si la litterature a presente la femme comme 'un objet de desir et de possession,' elle a per~u I'homme comme 'une machine condamneeau travail, al'ambition et au pouvoir' (p 123). Trop occupe arisquer sa peau, I'homme n'a pas encore appris qu'elle est un 'tissu ou s'inscrit la jouissance' (p 122). Lesdiscours de la modernite au Quebec n'ont pas resolu et ne resoudront pas les tensions entre vivrelecrirelchanger Ie reel; mais ils ont permis de deplacer les dualismes. Grace ala persistance des intellectuels dans leur projet de devoiler ce qui est cache dans Ie langage, Ie reel bouge au Quebec - et de fa~oninedite. (PATRICIA SMART) Barker Fairley. Selected Essays on German Literature. Edited by Rodney Symington Peter Lang. Canadian Studies in German Literature, 29. 380. sFr 68 paper For how long does an essay remain a lucid partner in the discourse on literary criticism before becoming merely a page in the critical history of the discipline? While BarkerFairley's twenty-two essays written between 1916 and 1969 still serve far more than merely historical interest, they do give rise to this difficult question. Well over half of the reprints deal with Goethe, as might be expected: Professor Fairley is mainly known for his Goethe scholarship, which has drawnmostfavourable commentsfrom suchluminariesasThomasMann, who at other times dealt with more pedestrian scholars in sharply ironical terms. Besides his three books on Goethe, it is Fairley's translation of Faust (1972) that has assured his place in the libraries of scholars and students alike and offers even to the German reader, who believes he knows the text, many an insightful 'Verfremdungseffekt: Thus the comments on 'Translating Faust' reprinted in the above volume remain valuable for linguists and interpreters alike, since they alert us to many of the linguistic pitfalls and ambiguities of the original. The addresses and articles conceived for the Goethe Centennial celebrations in 1932 and for the Bicentenary in 1949 corroborate the statement 6n the jacket that during these decades Fairley was 'Canada's ...

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