Abstract

This article seeks to examine the views held by show business unions on the issue of placing during the interwar period, which corresponds historically to the period during which their ambition to control the job market was most affirmed. The issues of placing and of job market intermediaries were at the heart of artist unions’ concerns from their very emergence onwards and the fight against art agents was always among their most ancient and recurrent priorities. Although they obtained the integration of private agencies to common law placing in 1928, unions were unable to have them banned. Indeed, all attempts to create free placing mechanisms (either public via the Agence officielle du spectacle, or union-based or associative) in the 1920s and 1930s proved to be failures. Art agents therefore remained powerful intermediaries in the job market of the interwar period. The impossible substitution of fee-paying private placing by a free public or union-based mechanism owes to the very structure of art employment – fragmented, with several employers – but also to that of the cultural production system to which it is attached. The latter is itself fragmented and centred around Paris, then spreading in the rest of France. It is furthermore important to consider the difficulties in defining qualifications and professionalism in these professional environments to understand the permanence of the private intermediary on the art job market.

Abstract

Cet article a pour objet le rapport des syndicats du spectacle à la question du placement dans l’entre-deux-guerres, soit la période de leur histoire durant laquelle leur ambition de maîtrise du marché du travail a été la plus affirmée. Les questions du placement et des intermédiaires du marché du travail sont au cœur des préoccupations syndicales dès l’origine du syndicalisme artistique et la lutte contre les agents artistiques figure parmi ses mots d’ordre les plus anciens et les plus récurrents. S’ils obtiennent en 1928 l’intégration des agences au droit commun du placement, les syndicats ne parviennent pas à les faire interdire. En effet, toutes les tentatives de mise en place de dispositifs de placement gratuit (publiques via l’Agence officielle du spectacle, syndicales ou associatives) éprouvées dans les années 1920 et 1930, échouent. Les agents artistiques conservent donc, entre les deux guerres, une position d’intermédiaire puissant sur le marché du travail. L’impossible substitution d’un dispositif public ou syndical gratuit au placement privé payant tient à la structure de l’emploi artistique, discontinu, à employeurs multiples, mais également à celle du système de production culturelle auquel il est arrimé. Ellemême est discontinue et centrée sur Paris et rayonne ensuite vers la province. Il faut également prendre en compte les difficultés de définition de la qualification et de la professionnalité dans ces univers professionnels pour comprendre cette permanence de l’intermédiaire privé sur le marché du travail artistique.

pdf

Share