Abstract

Dans cet article, nous soutenons que, dans les années 1990, le conflit entre les nations fondatrices du Canada, linguistiquement définies, a contribué à consolider le multiculturalisme et à en faire une partie intégrante de l'identité nationale canadienne. La conséquence de cette consolidation - ou encore sa condition - a été que celui-ci n'a plus été défini en termes de «groupes» mais en termes individualistes et libéraux. Il était donc peu propice à intégrer les revendications pour les droits collectifs et les institutions parallèles qui ont réémergé sur la scène politique au début des années 2000. Aujourd'hui, il semble que le Canada soit en train de joindre - bien que tardivement - les rangs des nombreux pays qui redéfinissent leur identité nationale en faisant à nouveau appel aux notions d'une culture et d'une Communauté unique.In this paper, I argue that the conflict between Canada's linguistically defined founding nations helped to consolidate multiculturalism as part of Canadian national identity in the 1990s. As a side-effect—or condition—of this consolidation, multiculturalism abandoned the language of groups and was redefined in liberal-individualist terms. As such, it was unprepared to reintegrate the claims for group rights and parallel institutions that reemerged on the political scene in the early 2000s. Today, it looks as if Canada is joining—albeit as a latecomer—the widespread trend of countries that are redefining their national identities yet again in terms of (one) shared culture and community.

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