Abstract

Dans la littérature antillaise, les métaphores naturelles symbolisent la conception de l’identité des mouvements littéraires: l’arbre de la négritude, le rhizome de l’antillanité, la mangrove de la créolité. C’est en transformant cette pratique que Gisèle Pineau “s’insère dans le débat théorique littéraire actuel” (Florence Ramond Jurney). En effet, si ses confrères remplacent une image naturelle par une autre en arguant que cette dernière représente plus justement l’identité antillaise, Pineau réfléchit à la violence inhérente à la structure métaphorique en inventant ce que j’appelle une “métaphore imbriquée.” Que ce soit l’arbre dans L’Exil selon Julia (1997) ou le cyclone dans L’Espérance-macadam (1995), j’analyserai d’abord comment ces métaphores imbriquées révèlent les effets nuisibles de cette conceptualisation sur les personnages. Ensuite, je considérerai comment, à travers cette figure stylistique, l’auteure pense autrement l’identité antillaise. Enfin, j’envisagerai comment sa réflexion sur l’identité culturelle via les images naturelles a évolué dans ses romans plus récents.

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