Abstract

Dans La Parole des femmes (1979), Maryse Condé soulignait l'idéalisme du Temps des madras (1966) de Françoise Ega et, plus récemment, Hélène Sanko en a offert une analyse exotisante. Sans réfuter entièrement ces deux jugements, cet essai vise à les compléter, à les nuancer et à proposer une autre lecture du texte d'Ega. En analysant les figures tutélaires qui y sont décrites, on peut dégager une perspective gynocentrée et une critique discrète des stéréotypes coloniaux et sexistes mitigeant l'idéalisation sans réserve relevée par Condé. On peut alors envisager le récit d'Ega dans la lignée des précurseurs auxquels les auteurs de L 'Éloge de la Créolité font allusion. Par ailleurs, une comparaison entre Le Temps des madras et le récit autobiographique de Condé, Le Coeur à rire et à pleurer (1999), met en relief les similitudes et les différences entre les deux auteures et permet de mieux comprendre la critique de Condé.

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