In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Book Reviews1 4 1 explore comment « la levée des interdits [...] n'a pas les mêmes implications selon qu'on est homme ou femme ». Contre l'exclusivité masculine du banquet , les femmes se forgent entre elles un humour de cuisine. Trop ancrée dans le quotidien, la cuisine ne saurait pourtant avoir le même poids symbolique que le banquet des hommes. L'autre axe principal de ce chapitre est le bas corporel et le corps grotesque, domaines où les femmes se montrent « assez sages » car le cycle menstruel, la grossesse, l'accouchement et le pipi-caca leur restent encore des sujets d'humour problématiques. Constatant que « l'humour des femmes surgit souvent là où on ne l'attendait pas », Joubert consacre les trois chapitres suivants à des études de cas de cet humour inattendu, d'abord, chez Les Folles Alliées, une troupe de théâtre à vocation féministe (1980-1990), ensuite à travers des chroniques dans des revues féministes. Joubert s'attarde en particulier sur Ah...!, (19811991 ) de Suzanne Jacob dans la Gazette des femmes et sur les Chroniques délinquantes (1980-1988) d'Hélène Pedenault dans La Vie en rose. L'intérêt deAh... ! vient de sa qualité littéraire et sa persona de « Suzanne », impertinente, subversive, et un « loser » tandis que Pedneault donne une voix à « la majorité silencieuse féminine » parlant « pour les filles plutôt que contre les gars ». Dans « Que lire pour sourire ? » Joubert montre d'autres visages de l'humour des femmes dans la littérature, présentant « en rafale » des extraits de textes d'Hélène Monette, Brigitte Caron, Louise Dejardins, Monique Proulx, Nadine Bismuth et Louise Leblanc. Elle conclut en nous exhortant de « relire nos classiques ». Entre l'humour intime de la cuisine et les manifestations publiques sur les planches, il y a toute une gamme d'interventions humoristiques des Québécoises. Paradoxalement, Joubert trouve l'humour au féminin le plus audacieux dans les pages privées de la littérature. Finalement, dans « Femme qui rit, femme au lit ? » Joubert se penche sur la question du public et des situations de l'humour, appelant les femmes à émettre un « rire sélectif» et à devenir, suivant Judith Fetterley, un public« résistant ». La plupart des femmes humoristes créent loin de la scène médiatique et Joubert semble préférer qu'elles y restent. Point d'avenir proche où existerait un humour asexué. Tout compte fait, ce n'est peut-être pas une si mauvaise chose. Suivant la pensée de Marguerite Duras que les femmes sont dans l'espace de l'opposition, Joubert ne veut pas les voir suivre les hommes pour faire la « blague facile ». Humour de filles ? Béni soit-il, ou. . . Cheryl A. MorganHamilton College King, Adele. Rereading Cámara Laye. Lincoln: University of Nebraska Press, 2002. ISBN: 0-8032-2752-3. Pp. 210. $45.00 Dans ce nouvel ouvrage sur Cámara Laye, Adele King pose la question de la vérité et de l'authenticité de l'écriture. Dans une introduction générale, King justifie sa démarche et offre une perspective historique, indispensable selon elle pour comprendre le contexte politique dans lequel le premier texte 142Women in French Studies de Laye est publié. Selon King, des étapes bien précises expliquent la remise en cause de l'Union Française, composée par la France et les pays d'outremer (1946-1958). La corruption des auteurs ou intellectuels africains est une réalité, dans un contexte qui encourage l'assimilation et rejette les nationalismes. La période troublée de la seconde guerre mondiale met en relief les efforts et les contradictions de l'empire français ; la Quatrième République marque le temps de graves discussions au niveau politique ou individuel. Les soutiens politiques et personnels dont bénéficie Laye permettent la publication de L'Enfant noir (1953), texte qui est très bien reçu par la critique et le public français, à une époque où les auteurs africains commencent à faire leur apparition, et où maisons d'éditions et revues littéraires encouragent l'exploitation de l'exotisme. Puis, retraçant bri...

pdf

Share