Abstract

Ce essai explore les jalons qui mènent l'héroïne du roman érotique de Françoise Rey, La Femme de papier, de la séparation amoureuse à l'écriture. Il s'agit d'étudier le passage de la performance du corps (l'acte érotique) au performatif du langage (l'acte d'écriture) par le biais de théories performatives et féministes, pour mettre au jour un sujet jouissant chez la femme de papier qui, une fois séparée de son amant, devient femme de langage. L'amant, qui désire engendrer la jouissance par le biais des corps, est pourtant celui qui, à son corps défendant, initie la femme de papier au pouvoir des mots, ouvrant un espace langagier duquel il s'échappe en quittant la scène amoureuse, laissant à sa maîtresse un désir impérieux des mots, de l'écriture. L'échec amoureux permet ici la découverte d'une femme nouvelle, donjuanesque, qui pour survivre à la douleur de la perte, écrit, forte d'un pouvoir langagier qui fait acte et fait jouir plus sûrement que le corps.

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