Abstract

Les Anciens avaient célébré les amitiés viriles. A la Renaissance, alors que l'on redécouvre le culte de l'amitié par les Anciens grâce aux premières traductions françaises des grands traités de l'amitié (le Lysis de Platon, le Laelius de Cicéron, le Toxaris de Lucien), on persiste à croire que l'amitié (et par conséquent le droit d'en parler) est réservée aux hommes. C'est avec l'apparition des amours d'alliance—une pratique mise à la mode par le néo-platonisme qui se répandit rapidement dans les milieux aristocratiques grâce à la soeur de François 1er— autrement dit avec l'entrée des femmes en amitié que le discours féminin sur l'amitié va prendre forme. Marguerite de Navarre est la première femme à véritablement écrire sur l'amitié. Elle y a consacré un long poème La Coche, paru en 1541. Cette étude veut montrer le rôle essentiel que Marguerite de Navarre joua dans le débat sur l'amitié et la Querelle des femmes. Elle cherche à définir sa conception de l'amitié, ses sources d'inspiration et la place accordée à l'amitié féminine dans l'activité créatrice.

pdf

Share