Abstract

This article examines, through different processes of changing land use and land tenure, the various types of formal and informal contractual relations existing in two areas of the Niger Basin in southern Mali that are dominated economically by two parastatal companies: Compagnie Malienne pour le Développement du Textile (CMDT) and Office du Niger (ON). The article shows how the production interventions of these two companies shape the framework of land administration in the Niger Basin and the context in which customary relations operate, and lead to the commodification of land relations. It traces the various routes, contracts and arrangements through which people gain access to agricultural land. Besides describing the various transactions in land and contractual relationships, the article also analyses land leasing, sharecropping and various other ways of gaining secondary rights through prestations and loans. Finally, it describes the various land conflicts, the actors involved in making various claims on land and claims to land administration, and the institutions and institutional pluralism that emerge in conflict resolution. The article links these to the increasing commodification of land and agriculture, and the domination of policy by economic liberalism.

Cet article analyse à travers le processus de changement de l’utilisation de la terre et de son appropriation, les différentes formes de relations contractuelles formelles ou informelles qui existent dans deux régions du bassin du fleuve Niger dans le Mali sud. Ces deux régions sont dominées par deux entreprises paraétatiques : la Compagnie Malienne pour le Développement du Textile (CMDT) et l’Office du Niger (ON). Cette étude démontre non seulement comment les terres du bassin du fleuve Niger sont gérées par ces deux entreprises, mais aussi explique le contexte dans lequel le mode de gestion coutumière des terres tend vers la marchandisation des terres agricoles. Cette démonstration est faite en mettant à la lumière les différents contrats, les circuits et les arrangements non officiels à travers lesquels les gens accèdent aux terres agricoles. A coté de la description des modes de transactions foncières, l’article analyse aussi les locations de terres, le métayage et divers autres moyens d’acquérir des droits sécondaires à travers des prestations et des prêts. Enfin, l’article analyse la cohabitation de plusieurs normes juridiques et les comportements des acteurs dans leurs revendications sur les terres auprès des autorités coutumières et étatiques de gestion des terres. Cette situation de pluralisme juridique offre non seulement plusieurs niveau possible de résolution des conflits, mais constitue aussi la cause de multiples conflits fonciers dans le bassin. L’existence de ces derniers et leurs modes de résolution sont liés au développement rapide de la marchandisation des terres et à la politique de libéralisation économique de l’Etat amorcée il y a quelques décennies.

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