Abstract

This article uses Muslim court records from Fes, Morocco, to challenge the concept of “Islamic slavery.” Analysis of legal actions containing references to domestic slaves for nearly six decades (1913–1971) uncovers an era of emancipation without public historical watersheds but rather with a subtle, gradual accumulation of changes in social processes. After discussing the background on slavery in Morocco and the limitations of “Islamic slavery,” notarized family court records are examined to demonstrate that slavery did not end as a consequence of official changes to laws (French or Moroccan), nor through masters granting their slaves legal manumissions. Rather, it is argued that domestic slavery ended at a staggered pace amid social, familial and personal changes more observable through attention to the dynamics across households and generations than to administrative policies or external legal forces.

Cet article conteste la notion d’“esclavage islamique » en s’appuyant sur les sources d’archives des tribunaux musulmans de Fès, au Maroc. Les actions juridiques engagées pendant près de six décennies (1913–1971) ayant trait aux esclaves domestiques révèlent une période de l’émancipation caractérisée par une accumulation graduelle de processus de changement social plutôt que par des grands tournants de l’histoire. Après avoir esquissé en arrière-plan les contextes de l’esclavage au Maroc et les limites de “l’esclavage islamique,” l’on examine les dossiers notariés des tribunaux de la famille. L’on démontre ainsi que l’esclavage n’aurait pas pris fin à la suite de changements apportés aux lois officielles (françaises ou marocaines), ni d’affranchissements juridiques promus par les maîtres d’esclaves. Au contraire, il apparaît que l’esclavage domestique s’est épuisé progressivement et de manière décalée. Ceci se serait produit au milieu de trajectoires de changement collectives, familiales et individuelles qui semblent émerger plutôt des dynamiques inter-ménagères et inter-générationnelles que des politiques administratives ou de forces juridiques externes.

pdf

Share