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Women In French Studies Représentations de la femme dans la famille et au travail en France Tout ce que nous voyons, tout ce que nous entreprenons fait déjà partie d'un texte à maints fils, à maintes chaînes et trames discursives, un texte en pleine expansion. Nous n'en aurons jamais de vue ni complète ni objective. Alors, nos constructions imaginaires, même nos propres identités, s'affilient à cette grande tapisserie dont nous ne voyons qu'une partie d'une position limitée. Ce regard est d'autant plus restreint, dans un sens, pour la femme, objet de tant de discours et représentations, souvent exclue de la position de sujet de tels discours et images, et parfois exclue même de la position de spectateur. Mon but dans le présent texte est d'agencer un montage d'images sur les femmes en France afin de faire une critique, non pas des femmes (elles n'y existent pas), mais des outils et discours utilisés pour la représenter et de mettre en cause certaines positions à partir desquelles des définitions monstrueuses de la femme s'écrivent. Bien qu'une représentation ne puisse jamais re-présenter, jamais capter son objet dans sa réalité, elle peut, tout de même, ériger une image moins déformante en faisant écho aux voix et perspectives des représentées sur ellesm êmes. Les représentations critiquées ici, par contre, ne le font pas: elles créent plutôt des monstres et des vies monstrueuses sous l'étiquette d'un soidisant "normalité". Je ne réclame ni la position du sujet ni celle de la spectatrice pour nous autres femmes (et hommes); je suggérerai, par contre, des constructions d'auto-monstruosité. Les présentes représentations montrent la femme dans la famille et au travail. Ce choix est motivé par le fait que la femme est sur-représentée dans ces deux domaines: elle y fait l'objet d'études, de sondages, d'articles et reportages, de publicités, de feuilletons, de lois. La Française, en tant que figure, s'y trouve "normalisée" tandis que les Françaises s'y perdent, disparaissant sous l'image d'une Autre distillée puis diffusée en masse par les médias. Les Françaises travaillent et vivent en famille, tout en devenant des lieux communs d'histoires de travail et de famille qui ne sont pas les leurs. Les Françaises-je n'ai pas la moindre intention de dire "réelles"- qui tentent de se conformer à ces patrons, c'est-à-dire, à l'image de la Française étudiée, sondée, reportée, décrétée, enfin médiatisée et représentée, ne s'y 135 Women In French Studies réaliserontjamais. Et celles qui comparent leurs commères à ces chimères, tout en les méconnaissant, y trouveront toujours défaut. Telle est la force monstrueuse de la Représentée pendant cette ère de télécommunications et de grande diffusion. Dans la première image (Image 1), une Française se trouve photographiée à côté d'une Française publicitaire. Celle-ci est esquissée d'après les connaissances tirées de toute une série d'études et sondages du marché. Pourtant ce marché relève déjà d'une construction imaginaire. Il s'agit toujours de perspectives et de décisions qui ne représentent les intérêts que d'un groupe minoritaire malgré le voile d'un discours "objectif de psychologues, sociologues, statisticiens. La pub se base sur les représentations statistiques et sur des études scientifiques. Mais le résultat, la Française représentée en pub, n'est qu'un monstre: ce qu'elle montre ici en comparaison avec une femme photographiée dans la rue, c'est l'impossibilité de l'être et par suite, l'impossibilité d'atteindre le bonheur et la beauté idéalisés par la campagne Thomson.1 Telle est l'image de la parfaite consommatrice piégée dans un désir irréalisable. Avant de plonger plus profondément dans l...

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