In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Passion Japon. Voyage au cœur du Japon moderne, and: Virevoltes bleues. Essai sur la gestuelle de création
  • Evguénia Timoshenkova (bio)
Valérie Harvey, Passion Japon. Voyage au cœur du Japon moderne, Québec, Septentrion, coll. Hamac-carnets, 2010, 187 p., 19,95$
Claire Dufresne, Virevoltes bleues. Essai sur la gestuelle de création, Montréal, Les heures bleues, coll. Le dire, 2010, 99 p., 19,95$

Ces livres, très différents par leur contenu comme par leur forme, ont tous les deux à voir, chacun à sa manière sans doute, avec l’Orient. [End Page 510] Tandis que l’essai de Claire Dufresne, consacré au geste créatif, est profondément imprégné par la philosophie et la pensée esthétique asiatique, chinoise en particulier, le récit de voyage de Valérie Harvey est entièrement consacré au Japon.

Comme l’indique son titre Passion Japon. Voyage au cœur du Japon moderne entretient les relations explicites avec le genre fort ancien qu‘est la littérature viatique. Chevauchant le récit touristique et le guide pratique du voyageur, le livre de Valérie Harvey relate les impressions de l’auteure recueillies au cours de son séjour d’une année au pays du Soleil levant. Rédigé dans une langue claire, cet ouvrage opte pour une composition des plus simples. En plus d’un liminaire consacré aux « Prémisses du voyage » et d’un bref épilogue racontant « Le retour au pays » natal, Passion Japon comporte quatorze chapitres clairement divisés par thèmes traitant de curiosités architecturales, de sanctuaires remarquables, de vêtements, de religions, de gastronomie et de la réalité quotidienne du pays.

Ce petit livre se décline comme un vade-mecum qui offre l’occasion d’acquérir des informations diverses autant exotiques que pratiques. Ainsi, « La modernité japonaise » renseigne sur les parcs d’attraction et parle de l’utilisation des cartes de crédits et des téléphones cellulaires. « Les moyens de transport » explique comment circuler dans le pays et se déplacer dans les villes, alors que « Les Japonais » met en relief quelques superstitions populaires ainsi que les subtilités du code régissant dans ce pays oriental les rapports professionnels et les relations amicales.

Passion Japon ne manque pas de pittoresque. Le beau chapitre sur « Les saisons du Japon » dépeint le printemps avec ses cerisiers fleurissants, l’été voilé parfois de la brume orangée des typhons, l’automne tout flamboyant du jaune doré du ginkgo et d’un rouge vif de l’érable japonais ainsi que l’hiver où dominent les tons grisâtres. Au terme de son livre, Valérie Harvey atteint son objectif de « donner le goût de la découverte et du voyage ». Un autre mérite, le plus précieux peut-être, de l’auteure c’est le soin avec lequel elle cherche à donner une image véridique d’un pays où « le groupe passe avant l’individu », d’un peuple qui maîtrise la faculté d’intégrer la modernité à la tradition, d’une nation qui a su conserver « le sens d’émerveillement ».

En feuilletant Virevoltes bleues de Claire Dufresne, agrémenté de reproductions de plusieurs de ses œuvres, on se rend compte qu’il est difficile, sinon impossible, d’apprécier une œuvre d’art si on ne connaît absolument rien à la logique dans laquelle elle s’inscrit, aux conditions dans lesquelles elle a été produite. Pourtant, comme l’affirme Claire Dufresne, [End Page 511] c’est par son « pinceau » qu’elle s’exprime – c’est lui qui est « l’outil » de ses émotions de peintre et « l’agent créateur du rythme poétique » de son œuvre, « l’exécuteur » de son inconscient. Mais comment décoder le langage visuel, souvent mystérieux, parfois obscur de ces échantillons d’art de l’extrême contemporain ? Comment les lire, les appréhender, les interpréter ? C’est précisément dans ce but que l’artiste Ming, alias de Claire Dufresne, semble avoir écrit ses Virevoltes bleues, sous-titré Essai sur la gestuelle de création. L’auteur y glose sur...

pdf

Share