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Reviewed by:
  • Lexture, rêve, hypertexte : Liber amicorum Christian Vandendorpe
  • Claude Grégoire (bio)
Lexture, rêve, hypertexte: Liber amicorum Christian Vandendorpe, s. la dir. de Rainier Grutman et Christian Milat, Ottawa, Les Éditions David, coll. Voix savantes, 2009, 278 p., 30 $

D’aucuns sont perplexes à l’idée de savoir Christian Vandendorpe à la retraite de son poste de professeur au Département de français de l’Université d’Ottawa, et pour cause. Lexture, rêve, hypertexte réunit collègues, collaborateurs et anciens étudiants dans un livre qui retrace parfaitement le singulier curriculum du prolifique Christian Vandendorpe. Ses compétences ont été reconnues dans des champs hétérogènes il est vrai, mais Vandendorpe y a laissé des marques indélébiles au cours de sa carrière universitaire d’un vingtaine d’années.

Didacticien dans l’âme, Vandendorpe avait mené ses études doctorales sur la lecture de la fable, et c’est le champ de la rhétorique et de la lecture qui occupe le premier tiers de ce livre hommage. Marc Angenot s’intéresse à la logique du ressentiment, qu’il relie à l’incapacité de persuader, par là au dysfonctionnement intrinsèque de la rhétorique. Karl Canvat, pour sa part, creuse la question du paratexte et son lien avec la classification par genres. Quant à Jean-Louis Dufays, il « déformalise » quelque peu, depuis Barthes, la notion de « code » en théorie de la lecture, pour y intégrer la dimension sociale de la communication. De son côté, dans un texte concis, Bertrand Gervais rappelle, à partir de Richard Karney, combien la lecture sous-tend la perception, l’imagination et la manipulation de(s) signes. Enfin, Annette Hayward montre, par l’exemple des exotiques alors en conflit avec les régionalistes au début du XXe siècle, comment furent discutées les questions de l’influence littéraire et du plagiat. [End Page 502]

La seconde partie de Lecture, rêve, hypertexte concerne le récit de rêve, autre champ de prédilection de Vandendorpe. À partir de la définition du rêve selon Vandendorpe, Mawy Bouchard explore la pratique allégorique de Hélisenne de Crenne, alors que Rainier Grutman s’intéresse à la rêverie symboliste dans l’œuvre de Maeterlinck. Pierre Kunstmann, de son côté, aborde la notion du rêve dans les Miracles de Notre-Dame de Gautier de Coinci, tandis que Christian Milat présente le rêve et la fiction comme producteurs de réalité chez Robbe-Grillet. Cette partie se clôt avec Maxime Prévost et son analyse du film Le fantôme de la liberté de Luis Bunuel, véritable chantier d’une pratique de la rêverie.

La troisième partie de cet hommage, « Hypertexte », s’inscrit comme la plus originale et surprenante pour quiconque découvre aujourd’hui l’étendue des champs d’intérêt de Vandendorpe : ceux qui le connaissent depuis longtemps saluent son intervention dans le domaine du savoir informatique. C’est au nouveau rapport à l’information et à la connaissance tributaires de l’informatique que Claire Bélisle s’intéresse. Pour sa part, Hélène Cazes examine la question du fascinant « lorem ipsum », faux texte par excellence dans la sphère numérique : sous son apparente opacité sémantique, malgré ou en raison de son absence de signification(s), ce produit pourtant illisible stimule plus l’interprétation et les recours au connotatif, et mène par là à conclure à une impossible insignifiance. Ollivier Dyens, de son côté, fera, à l’instar de Vandendorpe, le pont entre l’œuvre d’art et le tout récent avènement de la pensée numérique. La mouvance toute nouvelle du savoir numérique trouve un exemple probant avec Benoît Melançon, qui rappelle dans son texte une expérience illustrant un aspect troublant du savoir wykipédique, le plagiat, dont Vadendorpe a si souvent traité dans sa carrière. Enfin, Yan Rucar, par l’analyse de productions artistiques multimédias écrites et visuelles, montre que le médium choisi mène à des résultats fort différents en ce qui a trait à leur rapport à la...

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