Abstract

Le mot « gang » apparaît souvent dans les journaux. Par contre, le sens de ce mot varie énormément selon le contexte. Cette étude examine ses différents sens dans les journaux canadiens de langue anglaise les plus vendus. À l’aide de plus de 3 900 occurrences du terme et de ses variantes (« gangs », « ganging » et « ganged ») tirées du Globe and Mail, du Toronto Star, du Vancouver Sun, etdu Montreal Gazette, les auteurs analysent la manière dont les journalistes utilisent le concept de gangs pour décrire divers sujets, allant du vandalisme fait par des adolescents à de l’extorsion faite par le crime organisé en passant par des complots terroristes organisés par des groupes religieux extrémistes et de simples groupes d’amis et de connaissances sans liens criminels. Prenant pour cadre théorique le concept du signifiant vide d’Ernesto Laclau, les auteurs indiquent que « gang » a perdu son sens et, bien que son usage actuel n’indique pas nécessairement des stratégies idéologiques ou de complot, cette ambiguïté risque de se faire approprier par les discours politiques hégémoniques si elle n’est pas réévaluée par les journalistes et les lecteurs. Les auteurs concluent l’article en suggérant un moyen de combattre ce problème d’ambiguïté et en soulignant les implications politiques que des chercheurs futurs pourraient explorer en lien avec la représentation médiatique du crime.

Abstract

The word gang appears frequently in newspapers. The meaning of this term, however, varies greatly depending on context. This study examines its different significations in the top-selling English-language newspapers in Canada. Taking almost 3,900 occurrences of the term and its variants (gangs, ganging, and ganged) in the Globe and Mail, the Toronto Star, the Vancouver Sun, and Montreal’s Gazette, the authors analyse how journalists deploy the concept of gangs to describe diverse subjects from vandalism by teenagers to extortion by organized crime syndicates to terrorist plots by religious extremists as well as simply groups of friends or acquaintances with no criminal connections. Using Ernesto Laclau’s concept of the empty signifier as the main theoretical framework, the authors argue that “gang” has been emptied of its meaning and, while its current uses are not necessarily indicative of conspiratorial or ideological strategies, this ambiguity risks being appropriated within hegemonic political discourses if not questioned and reassessed by journalists and readers. The authors conclude by suggesting ways to combat this problem of ambiguity and highlight the political implications that future researchers may explore in relation to mediated representations of crime.

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