Abstract

Léonora Miano et Dieudonné Niangouna sont deux auteurs originaires d’Afrique sub-saharienne (Cameroun et Congo), actuellement résidents en Europe, et appartenant à la même génération. Bien que leurs pratiques scripturales s’insèrent dans des champs différents: romans et nouvelles pour l’une, théâtre pour l’autre, elles sont ici abordées de concert. On étudie comment, principalement dans Tels des astres éteints (Miano) et Les Inepties volantes (Niangouna), l’ouverture du texte à son hors-texte performatif et musical conduit à un dépassement des assignations identitaires, que ce soit à une aire culturelle unique ou dans des bipolarités (Afrique/Europe) tout aussi exclusives. Chacun des deux auteurs travaille ainsi, quoique selon des voies distinctes, à inventer et dessiner des communautés de création-réception désancrées des polarités identitaires. Un tel travail, sans impliquer pour autant l’effacement de toute mémoire, témoigne, tout au contraire, des hantises d’une conscience diasporique dont la texture plurielle se tisse à travers la recherche de passerelles entre les pratiques artistiques. De la sorte, l’œuvre en quête de totalité réfracte la densité des voix, émanant de lieux pluriels, qui cohabitent en elle.

pdf