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  • Le Proche: notion d'esthétique et de sociologie. À partir de Georg Simmel. Actes du colloque de Montpellier 6 et 7 mars 2008
  • Yves Laberge
Le Proche: notion d'esthétique et de sociologie. À partir de Georg Simmel. Actes du colloque de Montpellier 6 et 7 mars 2008. Textes réunis par Michel Collomb et Philippe Marty. (Colloques, congrès et conférences: époque moderne et contemporaine, 25). Paris: Honoré Champion, 2010. 198 pp.

Ces actes de colloque partent des travaux du sociologue allemand Georg Simmel (1858-1918) pour investiguer différents problèmes liés à l'esthétique et aux études littéraires. Depuis une dizaine d'années, les écrits de Simmel font l'objet d'une [End Page 438] 'redécouverte' à la suite de la traduction en français de plusieurs de ses livres écrits en allemand, notamment ses travaux sur l'esthétique et la sociologie de l'art. Les premiè res pages de l'Introduction amorcent une réflexion invitante sur le thème général de l'ouvrage, et la proximité en soi permet aussitôt de méditer sur les limites de l'intime, le monde de l'Internet, sur des phénomènes médiatiques comme Star Académie (p. 8). Les premiers chapitres se présentent comme des études de cas sur des oeuvres de fiction qui convoquent les écrits théoriques de Simmel. Ainsi, le chapitre de Michel Collomb examine les oeuvres de François Bon; Nathalie Gillain se penche sur les travaux de Henri Michaux; puis Jean-Pierre Martin étudie successivement les ouvrages de Queneau, Duras et Perec. Mais on a oublié Simmel en cours de route et ses travaux ne sont plus mentionnés dans la moitié des chapitres qui suivent. Seule la référence au 'proche' subsiste, déclinée de diverses manières, souvent approximatives. Les textes qui suivent touchent successivement à la poésie, la danse, le théâtre, l'imagination, mais manquent trop souvent de structure et ne mènent nulle part. Pourtant, on sent parfois l'amorce d'une réflexion prometteuse qui reste en surface, par exemple dans l'allusion aux études culturelles faite par Mattia Scarpulla (p. 142). On aurait espéré un rapprochement plus senti entre les oeuvres étudiées et la pensée si riche de Simmel, mais on reste sur sa faim. Malheureusement, Le Proche parvient difficilement à inspirer le lecteur: les textes réunis ici ne nous renseignent pas suffisamment sur la pensée de Simmel pour nous donner un éclairage satisfaisant ou utile sur cet important sociologue, et les prolongements de la pensée simmelienne proposés par la majorité des douze auteurs (pour la plupart de France, mais aussi deux Brésiliens) dans différents contextes s'apparent plutôt à des hypothèses de travail ou à des exercices de style. Nous sommes ici très loin de la sociologie.

Yves Laberge
Université Laval
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