Abstract

L'on pourrait penser que le best-seller de James Hilton, Lost Horizon (1933) et le fi lm du même nom de Frank Capra (1937), qui, à l'aube de la mondialisation accélérée, inventaient la fi gure de Shangri-La, ont scellé par leur succès les modalités de représentation du Tibet et ont transformé durablement le Toit du Monde en un horizon utopique de l'Occident. Mais les représentations du Tibet au 20e siècle présentent-elles véritablement pareille homogénéité ? Ne faut-il pas tracer une histoire globale des représentations du Tibet traversée de phénomènes locaux de discontinuités et d'hétérogénéités ? C'est pour répondre à ce projet que le présent article s'intéresse à la résurgence récente du Tibet au sein de l'espace littéraire francophone, notamment sous la plume des poètes Kenneth White, Maurice Chappaz et André Velter. De par leurs projets esthétiques et leurs situations géolittéraires propres, ces trois auteurs témoignent d'une élaboration nouvelle d'un espace interculturel tibétain en littérature.

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