Abstract

Dans le roman L'Espérance macadam (1995), un personnage de Gisèle Pineau distingue trois catégories de femmes existant en Guadeloupe: la "bougresse-vagabonde," la "femme-chiffe" et la "femme sauvée." Les implications contenues dans la présence ou l'absence du trait d'union dans les expressions désignant ces trois types de femmes orientent notre discussion sur les rapports homme/ femme décrits dans les romans de cette auteure. Perçu tantôt comme une cassure identitaire, tantôt comme une chaîne qu'on ne saurait briser, le trait d'union représente typographiquement les diffi cultés d'être femme aujourd'hui en Guadeloupe. L'inventaire et les portraits de femmes qui se dégagent de l' oeuvre de Gisèle Pineau soulignent par ailleurs un travail d'écriture qui cherche à éviter le manichéisme et le défaitisme afi n d'offrir la possibilité d'une reconstruction.

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