Abstract

En Amérique du Nord, les conflits familiaux font très souvent l'objet de médiation où une tierce partie neutre tente de trouver avec les époux une résolution volontaire de leurs différends. La médiation familiale compte de nombreux partisans et de nombreuses partisanes enthousiastes, et dans plusieurs juridictions, elle constitue un passage obligé avant d'entreprendre les procédures traditionnelles. Cependant, elle a aussi donné lieu à une critique féministe puissante qui considère le déséquilibre des pouvoirs et la violence familiale comme des sources d'exploitation et de résultats injustes obtenus par la médiation. Le présent article synthétise la critique féministe de la médiation familiale, et évalue les efforts faits dans la pratique de la médiation contemporaine pour y répondre. Même en l'absence de médiation familiale formelle, les juges et les autres travailleurs et travailleuses de l'appareil judiciaire en matière familiale soumettront vraisemblablement les époux en litige à des pressions informelles pour trouver un règlement. Le présent article défend l'idée que la critique féministe est peut-être plus pertinente à cette « mission de règlement » qu'à la médiation familiale formelle telle qu'elle se pratique de nos jours.

Abstract

North American family law conflicts are very often brought to mediation, in which a neutral third party attempts to bring about a voluntary resolution of the spouses' dispute. Family mediation has many enthusiastic supporters and has in many jurisdictions been made a mandatory precursor to traditional litigation. However, it has also given rise to a potent feminist critique, which identifies power imbalance and domestic violence as sources of exploitation and unjust mediated outcomes.

This article summarizes the feminist critique of family mediation and assesses the efforts of contemporary mediation practice to respond to it. Even in the absence of formal family mediation, litigating spouses are likely to be subjected to substantial informal pressure to settle from judges and other family justice system workers. The article argues that the feminist critique might be more relevant to this "settlement mission" than it is to formal family mediation as it is practised today.

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