Abstract

The response offers to go back over three issues: sources, intentionality of the actors and tension between plausibility and truth. Writing colonial Algeria’s history is to confront oneself with the inequality of the traces conserved depending on different places and periods. The population is still rural as a majority in the region of Palestro, sources are either oral, based on a small number of indigenous notables, or administrative. The crisis context enables to understand that, from a French viewpoint, the collective imagination has tended to focus on memories and images which associated this place to the violence of the indigenous population. The issue of individual intention here seems not only out of reach through sources but also little pertinent in the chosen analytical context, focusing on groups and collective identities. If the colonial context is structuring for the actors as a whole, the autonomy of the villagers is to be found in their manner of positioning themselves on the construction of a collective identity over which the FLN claims to exert an exclusive direction. No simple causal link is offered to explain the mutilations: the event remains fortuitous and identifying the transmission of a violent past with some individuals does not allow to say whether all have acted according to that past.

Abstract

La réponse propose de revenir sur trois questions, celle des sources, celle de l’intentionnalité des acteurs et celle de la tension entre vraisemblance et vérité. Faire l’histoire de l’Algérie coloniale, c’est se confronter à l’inégalité des traces conservées selon les lieux et les périodes. Dans la région de Palestro, la population est encore très majoritairement rurale ; les sources sont ou orales, ou issues du petit nombre des notables indigènes, ou administratives. Le contexte de crise permet de comprendre que, du côté français, l’imaginaire collectif ait eu tendance à se rabattre sur des souvenirs et des images qui associaient ce lieu à la violence des indigènes. La question de l’intention individuelle semble non seulement hors d’atteinte par les sources mais aussi peu pertinente dans le cadre d’analyse choisi ici, qui s’intéresse aux groupes et aux identités collectives. Si le cadre colonial est structurant pour l’ensemble des acteurs, l’autonomie des villageois est dans leur manière de se positionner dans la construction d’une identité collective sur laquelle le FLN prétend exercer une direction exclusive. Pour expliquer les mutilations, aucun lien de causalité simple n’est postulé : l’événement reste fortuit, et identifier la transmission d’un passé violent chez quelques individus ne permet pas d’affirmer que tous ont agi en fonction de ce passé.

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