Abstract

Dans le présent article, l’auteure soutient que R. c. N.S. fournit l’occasion de voir comment les concepts de tolérance et d’accommodement peuvent miner tout sens profond et fondamental de l’égalité. De tels concepts sont très nuisibles parce que les relations de pouvoir qu’ils entretiennent sont fondées sur l’inégalité. Ils invoquent un privilège colonial selon lequel « nous » nous occuperons de « vous ». Le vocabulaire de l’accommodement raisonnable, comme celui de la tolérance, nous éloigne de l’égalité au lieu de nous en rapprocher. Dans le cas de N.S.,on décrit les femmes portant le niqab comme des femmes qui demandent un privilège, ce qui ouvre la voie à des arguments basés sur la peur coloniale et raciste plutôt que sur un désavantage réel ou une vraie inégalité. En formulant la discussion en termes d’égalité, on laisse moins de place à ce type de réactions.

Abstract

In this article, I argue that the decision in R. v. N.S. provides an opportunity to explore the ways in which the concepts of tolerance and accommodation work to undermine any substantive or deep sense of equality. Concepts such as these do important and damaging work in that the power relations they maintain are based in inequality. They invoke a colonial privilege that “we” will accommodate “you.” The language of reasonable accommodation, as with the language of tolerance, moves us further from, rather than closer to, equality. In the case of N.S., it singles out niqab-wearing women as women asking for special privilege, which allows space for arguments based on colonial fear and racism rather than on any genuine disadvantaging or inequality. By framing the discussion in the language of equality, there is less room for these types of responses.

pdf

Share