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NOUVELLES PRÉCISIONS CHRONOLOGIQUES SUR QUELQUES OEUVRES THËOLOGIQUES DU XIP SIÈCLE Dans un article, paru il y a un an sur VAntonianum, je me suis efforcé d'établir la chronologie soit absolue soit relative d'un certain nombre d'écrits théologiques du XIIe siècle.1 Le succès Umité mais réel qu'a rencontré ce modeste essai m'engage à pubUer sans retard les résultats de mes recherches ultérieures dans ce domaine. I. L'oeuvre théologique de Hugues d'Amiens La vie et la plupart des oeuvres de Hugues d'Amiens — successivement moine de Cluny, prieur de Saint-Martial de Limoges (dès 1113), prieur de Saint-Pancrace de Lewes en Angleterre, abbé de Reading au diocèse de Salisbury (dès 1125) et archevêque de Rouen (1130—1164), — sont suffisamment connues.2 Toutefois la succession et la date de composition de ses écrits théologiques n'ont pas encore reçu toute l'attention qu'eUes méritent.* 1. Lettre à Gravion d'Angers Quaestioni tuae rescribere. Au tome 166 de sa Patrologie latine, Migne a reproduit, d'après Martène-Durand, le texte d'une lettre qui traite de l'origine de l'âme humaine et du péché originel.4 L'adresse laconique, Hugo Ribodimontensis G. Andegavensi, est assez mystérieuse. Les auteurs de l'Histoire littéraire de France proposèrent d'identifier le destinataire avec Gravion d'Angers, attesté comme magister à Reims en 1127, mais Us avouèrent leur ignorance quant à Hugues de Ribemont.5 En 1880, J. Huemer réédita cette même lettre.8 Il l'avait découverte, jointe à quatre poèmes reUgieux, dans un manuscrit de Gotha du XIIe 1 Cf. D. Van den Eynde, Précisions chronologiques sur quelques ouvrages théologiques du XII' siècle, dans Antonianum, XXVI (1951), 223—246. 2 Sur la vie et les oeuvres de Hugues d'Amiens, cf. Histoire littéraire de la France, XII, 647—667; P.Hébert, Un archevêque de Rotten au XIIe siècle, Hugues III d'Amiens, dans Revue des questions hisior., XXXII (1898), 325— 371; É. Vacandard, art. Hugues d'Amiens, dans Diet, thiol, cathol., VII, 205 —215. 8 On ne traitera donc pas ici des ouvrages de Hugues qui ne présentent pas d'intérêt théologique; ce sont sa Vita S. Adiutoris, ses poésies et ses lettres, moins deux. 4 PL 166, 833—836. 5 Hist, littér., XI, 113; reproduit dans PL 166, 831—832. 8 Hugonis Ambianensis sive Ribomontensis opuscula, Vienne 1880. 71 72D. VAN DEN EYNDE siècle. Ici l'adresse porte en toutes lettres Hugo Ribomontensis Gravioni Andegavensi; de plus, au-dessus du mot Ribomontensis, une main contemporaine a écrit stve Ambianensis; enfin, trois poèmes y sont également attribuées à un Hugo Ambianensis. J. Huemer conclut de ces données que le Hugo Ribomontensis et le Hugo Ambianensis du manuscrit de Gotha sont un seul et même personnage, mais il n'osa s'aventurer plus loin.7 A sa suite, M. Manitius,8 G. AUemang9 et L. Ott10 admettent qu'au XIIe siècle il y eut deux Hugues d'Amiens, celui surnomm é de Ribemont qui est l'auteur de la lettre, et celui qui occupa le siège de Rouen de 1130 à 1164. Entre-temps F. BUemetzrieder fournit le supplément de preuve qui manquait encore à l'identification des personnages en question. Comparant la lettre de Hugues de Ribemont aux Dialogues, la principale des oeuvres de Hugues de Rouen, U étabüt entre les deux écrits une parenté non seulement de pensée mais encore de langage et de style.11 La preuve, qui pourrait être refaite sur d'autres écrits de Hugues de Rouen,12 reste un peu sommaire. Eu égard pourtant au fait que le manuscrit de Gotha identifie manifestemment Hugues de Ribemont avec Hugues d'Amiens et que le XIIe siècle ne connaît d'autre Hugues d'Amiens que l'archevêque de Rouen, les indices recueilUs par BUemetzrieder me semblent suffisants pour que l'authenticité de la lettre à Gravion d'Angers soit considérée désormais comme acquise. Quand Hugues d...

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