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Reviewed by:
  • Traité de criminologie empirique
  • Raymond Gassin
Traité de criminologie empirique Compte rendu de la 4ième édition 2010 du. Sous la direction de Marc Le Blanc et Maurice Cusson.

L'É cole de Criminologie de Montréal, fondée en 1960 par Denis Szabo, a instauré une pratique qui est devenue bientô t une tradition : depuis 1985, elle publie périodiquement un ouvrage qui contient le bilan des travaux de recherches effectuées par les professeurs de l'É cole, de 1960 à 1985 d'abord, puis au cours de chacune des périodes quasi décennales suivantes (1985-1994, 1994-2003, 2003-2010). L'ouvrage qui, pour sa première édition, portait le titre modeste « La criminologie empirique au Québec », est devenu, dès la deuxième édition, plus ambitieusement - mais aussi très légitimement - « Traité de criminologie empirique ». C'est de sa quatrième édition, 2010, que l'on va rendre compte ici, non seulement en indiquant l'essentiel de son contenu mais aussi en le comparant aux éditions précédentes.

L'exercice d'un tel compte rendu est chose très difficile s'agissant d'un ouvrage de 450 pages, composé de 14 chapitres écrits par des auteurs différents et qui constituent autant de sujets eux-mêmes différents. En présence d'une telle situation, l'analyste est obligé de choisir entre deux voies opposées : ou bien se borner à indiquer la table des matières de l'ouvrage, ou bien rendre compte de l'essentiel du contenu de chaque chapitre en tentant d'en relever les points les plus importants. La première méthode n'apporte rien : il suffit à ce compte-là de photocopier les deux pages de la table des matières. C'est donc la seconde méthode qui a été choisie en espérant que l'incitation à la lecture de l'ouvrage qu'elle entraîne fera pardonner la trop grande longueur de ce compte rendu.

I - Le contenu de la quatrieme edition

Après une introduction sur les « orientations de la recherche criminologique » de l'É cole qui précise que la criminologie empirique est pour elle à la fois l'étude scientifique du phénomène criminel et la pratique de la profession de criminologue, science et profession fusionnant ensemble dans l'interdisciplinarité (p. 8), et après avoir rendu un hommage particulièrement appuyé à son formidable créateur et animateur Denis Szabo, l'ouvrage se répartit en trois grandes parties : le phénomène criminel, le criminel, la justice et les mesures pénales (p. 14) qui se terminent par une longue liste de 5O ans de publications marquantes des professeurs et chercheurs dressée par André Normandeau. [End Page 378]

  1. A.

    1. a. S'agissant du phénomène criminel, les auteurs commencent par deux chapitres de macrocriminologie complémentaires, consacrés l'un à l'« analyse de l'évolution des données sur la criminalité, les tribunaux criminels et les services correctionnels au Québec de 1962 à 2008 » (Marc Ouimet) et l'autre à « la délinquance officielle et auto rapportée chez les adolescents québécois de 1930 à 2007 » (Marc Le Blanc). Les lecteurs français, habitués aux guerres picrocholines entre ceux qui affirment que la délinquance française a baissé depuis 2007, voire depuis 2002, et ceux qui ne cessent de répéter que la politique sécuritaire de l'actuel président de la République est un échec, seront sans doute surpris d'apprendre qu'au Québec, la criminalité mesurée par les statistiques officielles, qui avait connu une période de croissance importante durant les années 1960 et 1970, puis une stabilisation dans les années 1980, accuse depuis le début des années 1990 une diminution importante de la plupart des formes de crimes et de délits, la baisse se situant entre 30 et 50 % (p. 42). Il apprendra également que la délinquance officielle des adolescents québécois au cours des 40 dernières années a connu les mêmes tendances évolutives : hausse jusqu'au milieu des années 80, stabilisation jusqu'au milieu des années 1990...

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