In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Rendez-vous manqué avec la révolution américaine. Les adresses aux habitants de la province de Québec diffusées à l'occasion de l'invasion américaine de 1775-1776
  • John A. Dickinson (bio)
Pierre Monette, avec la coll. de Bernard Andrès et d'une équipe du groupe de recherche Archéologie du littéraire au Québec, Rendez-vous manqué avec la révolution américaine. Les adresses aux habitants de la province de Québec diffusées à l'occasion de l'invasion amé ricaine de 1775-1776. Montréal, Québec Amérique, coll. Dossiers et documents, 2007, 542 p., 29,95$

Pour un historien, ce livre déroute, car il poursuit plusieurs objectifs sans que l'auteur énonce une problématique claire. Dans l'introduction, il est question de livrer au lecteur une « archive » complète sur les rapports entre les révolutionnaires anglo-américains et les habitants de la vallée du Saint-Laurent. Cette archive comporte une vingtaine de textes, mais le texte en cite d'autres qui complètent cette archive. L'auteur a choisi de ne sélectionner que ceux qui concernent le Canada alors que le phénomène révolutionnaire est plus vaste. Il eut été intéressant, par exemple, de voir l'attitude des membres du congrès continental vis-à-vis de la Nouvelle-É cosse qui a aussi « manqué » son rendez-vous avec la révolution américaine et ainsi de placer le Québec dans un cadre comparatif. L'auteur, un littéraire, est à l'aise avec les textes et il en a repéré un certain nombre que les historiens, d'après lui, ont négligé, ce qui n'est pas faux, mais les textes qui n'entrent pas le discours des historiens sont-ils assez importants pour faire l'objet d'une publication aussi touffue ? Après avoir lu l'introduction, je m'attendais à l'établissement des textes avec un appareil critique qui permette de les situer dans leur contexte. Effectivement, on trouve des textes et beaucoup d'autres documents qui sont cités quasiment in extenso, mais insérés [End Page 516] dans un récit événementiel digne du XIXe siècle avec, en sourdine, l'insinuation que tous les écrits de « loyalistes » sont partiaux tandis que les textes des rebelles sont véridiques. Voilà une approche qui a de quoi sérieusement agacer un historien !

Les principaux textes mis en lumière sont les adresses du congrès continental destinées aux habitants de la province de Québec qui ont parfois connu une large diffusion dans la langue de Molière, comme c'est le cas de la lettre du 26 octobre 1774 (p. 63-73) ou celle du 29 mai 1775 (p. 163-167). Il en est ainsi des mandements de l'évêque de Québec, Mgr Olivier Briand. D'autres textes sont demeurés plus confidentiels, comme les lettres adressées à des officiers de l'armée d'invasion ou les adresses à la population qui ne semblent pas avoir été diffusées à la population du Québec. Le journal de Simon Sanguinet, fidèle au régime britannique, est présenté en extraits, et non en entier dans un texte suivi. Certaines adresses ont connu une publicité plus discrète, comme la lettre du comte d'Estaing en 1778 (p. 393-396), ou celle du marquis de La Fayette en 1780 (p. 419-422) enjoignant les Canadiens à jeter leur sort avec les Treize colonies, mais qui n'envisageaient pas le retour de la colonie à la France, ce qui aurait, sans doute, rallié plus de personnes. D'autres ont eu une diffusion plus restreinte, comme la lettre du comité de liaison de Boston envoyée à des sympathisants anglophones à Montréal et traduite par l'auteur pour ce volume. En passant, il faut remarquer que le respect d'une « archive » complète exige que les documents soient présentés dans leur langue d'origine et non pas en traduction, car on peut toujours trouver à redire sur les traductions du XXIe siècle. Je note, par exemple, que l'auteur traduit « An English...

pdf

Share