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Reviewed by:
  • Mythes et réalités dans l'histoire du Québec
  • Corinne Beauquis (bio)
Marcel Trudel , Mythes et réalités dans l'histoire du Québec. Montréal, Hurtubise HMH, coll. cahiers du Québec, 2001, 333 p.
Marcel Trudel , Mythes et réalités dans l'histoire du Québec. Tome 2 Montréal, Hurtubise HMH, coll. cahiers du Québec, 2004, 333 p.
Marcel Trudel . Mythes et réalités dans l'histoire du Québec. Tome 3 Montréal, Hurtubise HMH, coll. cahiers du Québec, 2006, 206 p.

Né en 1917 et récemment décédé en janvier 2011, Marcel Trudel obtient un doctorat de l'Université Laval en 1945. Il a alors déjà commencé sa carrière d'enseignant en 1941 au Collège Bourget à Rigaud. Puis, il fait un passage de deux ans à l'Université Harvard pour ensuite revenir au Canada où il occupera des postes universitaires successivement à Laval, Carleton et Ottawa. Il s'implique dans plusieurs sociétés savantes et il préside certaines d'entre elles, dont la Société historique du Canada et l'Institut d'histoire de l'Amérique française. Il assume également la présidence du Conseil des Arts du Québec pendant cinq ans (1965-1970). Si Trudel prend sa retraite en 1982 et devient professeur émérite au Département d'histoire de l'Université d'Ottawa, on peut assurément constater que cet historien prolifique n'a jamais cessé de publier. L'auteur de près de cinquante ouvrages a vu son travail récompensé maintes fois par différentes instances institutionnelles. En effet, Trudel reçoit sa première récompense, le prix David, en 1945 puis, parmi de nombreuses autres celui du Gouverneur général du Canada (1966) et le prix Léon-Gérin du Gouvernement du Québec (2001).

Le premier volume de Mythes et réalités dans l'histoire du Québec est né d'une volonté de réunir sous forme d'anthologie des communications ainsi que des articles précédemment publiés dans diverses revues scientifiques. Bien qu'elle ne soit pas explicite, l'organisation des chapitres suit un axe diachronique, couvrant l'arrivée de Cartier au Canada jusqu'à la vie quotidienne des collégiens du XIXe siècle. Dépourvu d'unité ou de regroupements thématiques, l'ouvrage traite de personnages marquants et d'événements fondateurs dans l'histoire de la Nouvelle-France et du Québec. D'ailleurs, Trudel invite le lecteur dans un court avant-propos à « s'arrêter au sujet qui l'intéresse et dans l'ordre qu'il veut ». Toutefois, contrairement aux nombreux ouvrages ou manuels d'histoire écrits depuis le malheureux commentaire de Lord Durham, Trudel choisit de donner un nouvel éclairage à cette Histoire qu'un voile d'inexactitudes et des détournements calculés ont éloigné de la « réalité ».

L'auteur dessine un portrait plus juste, nous confie-t-il, de personnages traditionnellement aussi influents dans l'histoire de ce « Nouveau Monde » que Jacques Cartier et Jean Talon, et, dans une moindre mesure, Madeleine de Verchères, en en diminuant d'autant la stature. Assurément, Trudel inscrit la contribution de Cartier dans le prolongement des découvertes de [End Page 513] Verrazzano, mais il ne voit pas en lui le grand découvreur du Canada que de trop nombreux manuels d'histoire nous décrivent. Il démantèle l'entreprise de construction du mythe de l'individu auquel se livre particulièrement Jean Talon, quand ce dernier embellit dans sa correspondance et dans les rapports envoyés au roi la portée de ses accomplissements. Quant à la courageuse Madeleine de Verchères qui, âgée de 21 ans en 1699, protège le fort de ses parents contre une attaque d'Iroquois, elle se transforme en une invincible héroïne dans le récit hyperbolique qu'elle relate de sa propre aventure quelque trente-trois ans plus tard. En revanche, d'autres événements moins glorieux sont sortis du silence, tel un projet d'offensive contre la région du New York...

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