Abstract

Des millions de femmes émigrent vers l'Asie et le Moyen-Orient pour gagner leur vie comme travailleuses domestiques. Dans les pays d'accueil, la combinaison de graves lacunes dans les lois sur le travail, de mesures visant à restreindre l'immigration et le fait que la société accepte la discrimination contre les travailleurs migrants, entraîne d'inquiétantes violations des droits de la personne, comme de trop longues heures sans congés, le non-versement du salaire, le confinement au lieu de travail, de mauvais traitements physiques, des sévices sexuels, du travail forcé et dans certains cas, des conditions d'esclavage. Bien que certains gouvernements aient commencé à améliorer peu à peu leurs normes, la plupart n'ont pas adopté de réformes globales. Un tel changement se bute souvent à une forte résistance chez les employeurs qui craignent une augmentation des coûts et une diminution de leurs droits, chez les agences de placement qui profitent d'un système mal réglementé, et chez les fonctionnaires gouvernementaux qui considèrent les migrants comme une menace à la sécurité. Les politiques fondées sur le sexe, la race, la classe sociale et l'origine nationale influencent ces négociations sur les droits de la personne. Le présent article examine des modèles de changement dans trois secteurs : les mesures de protection des travailleurs, les règlements concernant l'immigration et la mobilisation de la société civile. La plupart des pays ont compté sur la mise en place de contrats de travail standards pour régir les conditions d'emploi, au lieu d'inclure les travailleurs et travailleuses domestiques dans les lois sur le travail. Bien que l'on convienne de plus en plus qu'au Moyen-Orient, le système actuel de recrutement de travailleurs immigrés par « parrainage » contribue aux mauvais traitements, le changement advient lentement et graduellement. Sur une note plus favorable, on constate que malgré la lutte contre les restrictions à la liberté de mouvement et les lourdes contraintes imposées aux groupes de migrantes qui cherchent à s'organiser, ces derniers sont de plus en plus nombreux, diversifiés et raffinés.

Abstract

Millions of women migrate to destinations in Asia and the Middle East to earn a living as domestic workers. In host countries, the combination of significant gaps in labour laws, restrictive immigration policies, and socially accepted discrimination against migrant workers has contributed to alarming human rights violations, including excessively long hours with no days off, non-payment of wages, confinement in the workplace, physical abuse, sexual abuse, forced labour, and in some cases slavery. While some governments have started to improve standards incrementally, most have failed to adopt comprehensive reforms. Such change often encounters stiff resistance from employers fearing higher costs and fewer entitlements, labour brokers profiting off a poorly regulated system, and government officials who view migrants as a security threat. Politics of gender, race, class, and national origin permeate these negotiations over human rights. This article examines patterns of change in three areas: labour protections, immigration regulations, and civil society mobilization. Most countries have relied on introducing standard employment contracts to regulate terms and conditions of employment instead of including domestic workers in labour law protections. Despite a growing consensus that the current immigration "sponsorship" systems in the Middle East contributes to abuse, change has been incremental and slow. More positively, despite struggling against restrictions on freedom of movement and broad constraints on organizing, migrants' groups are growing in size, diversity, and sophistication.

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