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  • Culture et préhistoire
  • Samia I. Spencer
Jemaïl, Kalthoum. La Préhistoire ou le génie créatif de l'Homme. Al Aouina, Tunisie: Jugurtha International, 2008. ISBN 9789973893130. 215 p.

D'après le dictionnaire Larousse (2006), la préhistoire est la "période chronologique de la vie de l'humanité depuis l'apparition de l'homme jusqu'à celle de l'écriture." Il faut donc avoir énormément de courage et être éminemment [End Page 248] qualifié pour tenter de s'attaquer à un sujet aussi vaste, aussi étendu et surtout aussi ésotérique, puisqu'il n'existe aucun document écrit sur lequel le chercheur puisse s'appuyer, sauf de rares ossements et des traces d'œuvres d'art. C'est bien le cas de Kalthoum Jemaïl dont le parcours est exceptionnel: une des premières femmes journalistes à la Radio Télévision Tunisienne; artiste peintre ayant enseigné la peinture et le dessin; élève elle-même de l'Académie des Beaux Arts à Bruxelles, de la Vrij Académie à La Haye, et des ateliers Mac'Avoy et Marie-Pierre Ostré à Paris; et dont les œuvres ont été exposées en Belgique, en France, en Italie, au Kuwait, en Suisse et en Syrie.

Dès les premières pages, les lecteurs ne tardent pas à découvrir que le côté artistique de ce sujet est sans doute celui qui intéresse davantage l'auteure, car tout de suite après la table des matières se trouve une grande photo en couleurs sur deux pages d'Aïn Khanfous, dans la région de Kairouan en Tunisie. Et c'est tout au long du volume que les illustrations suivent, en provenance, entre autres, d'Afrique du Sud, d'Allemagne, d'Espagne, d'Éthiopie, d'Irak, du Kenya, de Libye, du Maroc, de la République Tchèque, de Tanzanie, de Turquie, et de nombreuses régions de France.

D'emblée et sans ambages, les lecteurs sont précipités dans une histoire si lointaine qu'il est difficile de la concevoir. La plongée dans l'abîme de ce nébuleux passé continue à une allure vertigineuse car au fur et à mesure que la recherche avance, les chiffres deviennent de plus en plus étourdissants. Si "nous avons appris en 1974 que l'homme aurait environ 3,15 millions d'années" (17), il aura suffid'un quart de siècle pour passer en l'an 2000 à "environ 6 millions d'années," avec la découverte au Kenya de "fossiles provenant d'un nouvel Hominidé, Orrarin tugenensis" (17). Deux ans plus tard, "en 2002, la barrière des 7 millions d'années est franchie avec les ossements de Toumaï au Tchad, que certains paléontologues considèrent comme étant des vestiges de l'une des premières espèces de la lignée Humaine" (17).

Comme la préhistoire demeure un sujet plutôt mystérieux même parmi le public cultivé, les lecteurs sont initiés à la signification du vocabulaire généralement utilisé dans toute discussion concernant cette période. Les différents âges et les classifications telles que "paléolithique inférieur," "paléolithique moyen," "paléolithique supérieur," "épipaléolithique," "néolithique," "mésolithique," ou "chalcolithique" (205–209) sont expliqués dans un langage intelligible qui évite autant que possible le jargon spécialisé. Ces définitions sont suivies d'un tableau chronologique datant l'apparition et l'évolution des premières traces de vie animale sur terre au cours des centaines de millions d'années de leur existence (211), qu'il aurait été peut-être plus utile de placer au début du livre plutôt qu'à la fin pour en faciliter d'accès.

Petit à petit, au cours des millénaires de son évolution, le pré-humain va changer d'anatomie et se transformer en bipède: "la forme des pieds, l'articulation [End Page 249] du genou, un bassin plus court et plus étroit" (21) vont lui permettre de se déplacer plus rapidement et plus longtemps. Cette transformation constitue un véritable tournant car une fois libérée, la main—"particularité fondamentale du corps qui...

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