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Reviewed by:
  • Doing Optimality Theory : Applying theory to data
  • Michela Russo
John J. McCarthy . 2008. Doing Optimality Theory : Applying theory to data. Malden, MA : Blackwell. Pp. xii + 310. $49.99 (broché).

L'ouvrage est issu de l'enseignement de la théorie de l'optimalité (TO) par l'auteur pendant quinze ans à l'université du Massachusetts, à l'université Cornell et au MIT, et a circulé dans une version préliminaire sous forme de cédérom (McCarthy 1999).

L'auteur commence par présenter la genèse du courant théorique dont il a été l'un des principaux acteurs. La TO exerce depuis ses débuts en 1993 une grande influence sur la lin-guistique, notamment sur la phonologie. Elle naît de la collaboration autour de 1990 entre Alan Prince et Paul Smolensky, qui conduira au manuscrit Optimality Theory : Constraint interaction in Generative Grammar (1993), publié une dizaine d'années plus tard, en 2004. La TO a eu des effets majeurs en phonologie, mais elle est aussi à l'origine de travaux importants en syntaxe, en sémantique, en sociolinguistique, etc. On peut la considérer comme l'un des principaux développements dans l'histoire de la grammaire générative. L'un des premiers buts de la TO était de résoudre certains des problèmes posés par la théorie phonologique SPE (Chomsky et Halle 1968) tels que ceux qualifiées de «situations de conspiration» par Kisseberth. En effet, les règles de réécriture de SPE (A → B/C_D) ne peuvent pas saisir facilement d'importantes généralisations sur le rôle spécifique des contraintes de surface : quand deux ou plusieurs règles de réécriture sont impliquées (donc dans toutes les situations de conspiration), [End Page 139] le recours direct ou indirect à des contraintes sur les formes de surface («output constraints») est une simplification. Les règles de réécriture peuvent décrire la configuration de l'input, mais la situation de conspiration se réfère à la configuration de l'output. Chomsky et Lasnik (1977) ont proposé une théorie sur les contraintes de surface qui montre comment les règles de réécriture (les transformations syntaxiques) sont techniquement optionnelles. Cela produit un ensemble de candidats de surface qui sont contrôlés par les «output constraints» appelés filtres et certains candidats sont marqués comme non grammaticaux par ces filtres.

Bien que le modèle à filtres ait été formulé peu de temps après la découverte des problèmes de conspiration, il a eu très peu d'influence en phonologie. Pour McCarthy, cela viendrait de ce que le modèle à filtres ne peut pas expliquer les situations de conspiration (comme celle du Yawelmani, voir p. 2) si les contraintes de surface sont inviolables. Dans la littérature pré-TO, l'hypothèse standard est que les contraintes de surface sont inviolables et donc non hiérarchisées, même si l'idée d'une hiérarchie entre les contraintes avait déjà été évoquée. Or, la hiérarchisation des contraintes est fondamentale pour cette théorie (comme le montrent Prince et Smolensky 2004). En outre, les contraintes sont violables en TO, mais cette violation ne peut avoir lieu que s'il y a un conflit au sommet de la hiérarchie. Les principaux outils explicatifs nouveaux de cette théorie sont donc la hiérarchie des contraintes et leur violabilité. Ainsi, les contraintes de fidélité (dues à une idée de Prince et Smolensky) interdisent les différences entre input et output, mais elles n'ont de sens que dans une théorie telle que la TO, où les contraintes peuvent être violées; la contrainte DEP requiert que l'output dépende de l'input, etc. Chaque contrainte peut assigner aux candidats une ou plusieurs marques de violation. Un candidat qui reçoit n marques de violation est favorisé par rapport à tout candidat qui recevrait plus de n marques de violation.

McCarthy rappelle que la TO a été développée dans un contexte où l'on s'interrogeait sur la nature et l'activité des contraintes de surface, «the conceptual...

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