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Reviewed by:
  • Consuming Autobiographies: Reading and Writing the Self in Post-War France
  • Jeanette den Toonder
Consuming Autobiographies: Reading and Writing the Self in Post-War France. Par Claire Boyle. Oxford: Legenda. 2007. x + 176 pp. Hb £45.00; $79.50.

Le titre de cette étude de l'autobiographie littéraire contemporaine en France se rapporte à l'attitude du lecteur envers le genre: Claire Boyle explique que, en lisant une autobiographie, le lecteur s'attend à avoir ensuite une meilleure connaissance de la personne de l'auteur. Cette attente crée une tension entre le lecteur et l'auteur, qui se méfie d'une telle lecture de 'consommation', car elle mettrait en danger la maîtrise de son propre moi. L'autobiographe considère ce moi autobiographique comme un personnage renvoyant au moi réel, mais qui ne coïncide pas avec celui-ci. Ces deux perspectives discordantes aboutissent, d'après Boyle, à une épreuve de force: le moi autobiographique, est-il contrôlé par l'autobiographe estimant que ce moi ne peut pas être entièrement connu, ou par le lecteur qui le 'consomme' afin de pouvoir s'identifier avec une personne supposée réelle? Ce conflit se trouve à la base de l'étude de quatre auteurs fort différents mais tous représentatifs de l'autobiographie moderne: Nathalie Sarraute, Georges Perec, Jean Genet et Hélène Cixous. Le lien est évident: ils montrent tous l'aliénation du moi et la distance entre soi et l'autre. En prenant pour point de départ les autobiographies les plus connues et les plus analysées — Enfance; Wou le souvenir d'enfance; Journal du voleur; Hélène Cixous, photos de racines — Boyle élabore son étude à l'aide d'autres œuvres telles que le dernier texte de Sarraute, Ouvrez, oule recueil de bribes de souvenirs de Perec, Je me souviens. Ainsi, cet ouvrage offre des analyses approfondies de l'écriture de soi de ces quatre auteurs. En plus, Boyle les situe dans un cadre théorique plus large en considérant, par exemple, la sémiotique de Kristeva pour explorer le caractère pluriel de l'individualité chez Sarraute ou la théorie poststructuraliste pour analyser la métatextualité de Perec. Pour ce qui est de la relation entre auteur et lecteur, Sarraute met tout en œuvre pour garder ses distances par rapport à cet autre qu'est le lecteur, car elle repousse l'idée de lui céder son moi. Si Genet veut également éviter le contrôle du lecteur, il désire cependant établir un lien avec son lectorat, qui n'appréciera pas ce double jeu entre moi et moi-auteur. Après avoir suggéré une rencontre intime entre le moi et le lecteur, Cixous met en question non seulement la possibilité de se connaître soi-même, mais aussi celle d'être connu par un autre. Ce n'est que dans l'autobiographie de Perec que le lecteur est encouragéà s'engager de façon critique dans l'acte de lire: au lieu de s'appuyer sur la prérogative de l'autorité de l'autobiographe, Perec prépare le terrain pour un examen rigoureux du système qui détermine la lecture conventionnelle de l'autobiographie. Cette perspective n'est malheureusement pas reprise dans la conclusion, car Boyle continue à insister sur l'abîme qui sépare autobiographe et lecteur, ce dernier continuant à confondre le moi littéraire avec la personne en chair et en os, trop scolairement. C'est oublier l'intelligence du lecteur moderne.

Jeanette den Toonder
University of Groningen
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