Abstract

Ce groupe d’études traitant de l’approche des parcours de vie comme outil d’évaluation de certaines politiques publiques est le produit de plus de un an et demi de recherches et de discussions parmi des chercheurs universitaires et des analystes de politiques. Les six études empiriques de ce numéro spécial ont toutes pour objectif d’élargir la portée de l’approche des parcours de vie en l’appliquant à des domaines liés aux politiques publiques qui, jusqu’à maintenant, n’avaient pas été abordés de cette façon. Ces études portent sur la santé des Autochtones, la participation sociale, les conditions de logement précaires et les expulsions, les trajectoires de revenus et les changements qui marquent le cadre de vie des personnes âgées. Les conclusions majeures qui se dégagent de ce projet de recherche sont les suivantes : 1. Le Canada est à l’avant-garde en matière d’évaluation de politiques publiques grâce à l’approche des parcours de vie, et cet avantage devrait stimuler les chercheurs et les décideurs à aller plus loin encore dans cette voie ; 2. L’approche des parcours de vie est moins axée sur les itinéraires individuels que sur les interactions entre les individus et les institutions sociales, et particulièrement sur les situations (les «scénarios») où les structures sociales sont sources d’inégalités et où les inégalités sont imprimées dans les parcours de vie eux-mêmes ; 3. L’approche des parcours de vie, utilisée comme moyen de décrire des cheminements marqués par des dépendances et d’expliquer l’influence des forces de gravité sociale et des événements déstabilisants, met l’accent sur les conditions sociales plutôt que sur les choix individuels ; 4. Pour les décideurs politiques, l’approche des parcours de vie est un outil plus pragmatique, parce que plus sensible à la réalité que vivent les acteurs sociaux ; par conséquent, les acteurs sociaux se reconnaissent mieux dans les politiques élaborées grâce à cet outil ; et 5. L’approche des parcours de vie offre aux acteurs sociaux, aux chercheurs et aux responsables de politiques la possibilité de travailler en collaborant plus étroitement.

Abstract

This set of research studies on the life course as a policy lens springs from research and discussions over more than a year and a half among academic researchers and policy analysts. The six empirical studies in this special issue all rely on the life-course perspective to extend the reach of the perspective into areas with policy relevance that have not been examined previously with a life-course lens. The studies examine aboriginal health, social participation, housing instability and evictions, earnings trajectories, and late-life transitions. Key conclusions overall from the project are that (1) Canada may have an early lead in conceptual thinking on life course as a policy lens, giving us the momentum to push this advantage further; (2) the life-course perspective focuses less on individual trajectories and more on the ongoing interactions of individuals with social structures, particularly structures of inequality and life-course scripts; (3) the conceptualization of the life course as a tale of path dependency, gravity, and shocks focuses attention on social circumstances rather than on individual choices; (4) a life-course perspective for policy-makers is more realistic, more attuned to the reality experienced by social actors, and social actors accordingly recognize themselves in policies; and (5) the life-course perspective offers the possibility of making social actors, researchers, and policy-makers work more in tandem.

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