Abstract

Cette étude décrit les tentatives de Georges Hardy, directeur de l'instruction publique du Maroc français, de créer une pédagogie coloniale adaptée aux attributs ethniques des musulmans marocains. Depuis 1912, le résident général Hubert Lyautey a pris en charge des recherches ethnologiques dans le protectorat, dans l'espoir que ces recherches conduiraient à des politiques adaptées aux circonstances du Maroc. Mais dans l'enseignement, les tentatives de baser des politiques sur des recherches empiriques ont été minées par l'urgence des décisions politiques, par la préférence romantique de Lyautey à privilégier l'action sur l'intellectualisme, et par la méthode psychologique intuitive de Hardy. La psychologie coloniale de Hardy reflète une image simple de "l'âme marocaine," et ses programmes pédagogiques restrictifs pour les musulmans étaient une synthèse d'exemples importés de la métropole et de l'Afrique Occidentale Française. L'image psychologique de l'âme marocaine contredit l'idée d'une distinction ethnologique entre les arabes et les berbères. Par conséquent, le discours officiel de l'enseignement public n'a pas soutenu la politique berbère du protectorat. Tout comme les nationalistes qui ont protesté le Dahir Berbère de 1930, Georges Hardy a soutenu que les Marocains étaient un groupe unifié psychologiquement.

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